Tempête Brendan : des vents à 200 km/h en Écosse, 130 km/h en Bretagne
La virulente dépression baptisée Brendan s’éloigne des îles britanniques après avoir généré des vents tempétueux pendant 48h. Bien qu’en marge, la France n’a pas été épargnée par cette agitation.
Si un temps calme dominait sur une grande partie de l’Europe depuis le début du mois de janvier, la situation a radicalement changé sur le nord-ouest du Vieux Continent avec le creusement rapide d’une dépression au cours du week-end dernier. Baptisée Brendan par les services météo britanniques, elle a circulé entre lundi et mardi au nord de l’Irlande puis de la Grande-Bretagne. Avec une pression particulièrement basse en son cœur (940 hPa), elle a été à l’origine de la 1ère tempête de l’année qui aura aussi touché la France, et en particulier la Bretagne.
Des vents à 200 km/h et des vagues de 15 mètres
Les rafales de vent les plus violentes ont été enregistrées lundi et durant la nuit suivante au plus près du centre dépressionnaire. Ainsi, une pointe à 194 km/h a été relevée en moyenne montagne, dans les Cairngorms (Écosse) à 1237 mètres d’altitude. Sur le littoral, les vents ont atteint 152 km/h à Great Dunsell (Angleterre), 141 km/h à South Uist Range (Écosse) ou encore 133 km/h à Roches Point (Irlande). Dans l’intérieur des terres, les vents ont régulièrement soufflé entre 100 et 120 km/h, provoquant quelques dégâts et chutes d’arbres. Plusieurs dizaines de milliers de foyers ont été temporairement privés d’électricité tandis que de nombreux vols ont été annulés dans plusieurs aéroports du pays.
Les vents soufflant fort sur une grande partie de l’Atlantique Nord, ils ont aussi généré une importante houle. Ainsi, des vagues de 12 à 16 mètres ont déferlé sur les côtes irlandaises, galloises et de Cornouailles. Coïncidant avec une période de forts coefficients de marée, quelques submersions ont concerné les parties les plus basses du littoral de ces régions. Par ailleurs, des pluies soutenues ont également accompagné la dépression, apportant des cumuls modérés (30 à 40 mm généralisés). Avec la remontée de la dépression vers le nord depuis mardi soir, la situation s’est progressivement améliorée outre-Manche.
Pluies conséquentes, vents forts et submersion en Bretagne
Bien que plus éloigné de la dépression que la Grande-Bretagne, notre pays a également été concerné par une période de temps agité en début de semaine. Cela s’est traduit par deux coups de vent, l’un qui a touché essentiellement le Finistère lundi avec des rafales allant jusqu’à 113 km/h sur l’île de Batz et l’autre, plus étendu et plus marqué, qui s’est manifesté durant l’après-midi et la soirée de mardi. Les bourrasques ont alors soufflé jusqu’à 130 km/h à Brignogan (Finistère), 128 km/h à la Pointe du Raz, 126 km/h au phare de Gatteville (Manche), 121 km/h à Ouessant ou encore 118 km/h à Batz. Dans l'intérieur des terres, les vents ont localement dépassé les 100 km/h avec 103 km/h à Rostrenen (Côtes-d'Armor) et 104 km/h à Saint-Ségal et Pleyber-Christ, dans le Finistère. Avec de forts coefficients de marée depuis le début de semaine (valeurs supérieures à 90) et l’important train de houle en provenance de l’Atlantique, de grosses vagues ont déferlé sur le littoral du Morbihan et du Finistère qui avaient d’ailleurs été placés en vigilance orange vagues-submersion. Des hauteurs maximales de 12 mètres ont été enregistrées au large de Belle-Île et dépassant même les 13 mètres à la bouée des Pierres Noires, au large du Finistère, dans la soirée de mardi.
Dans le même temps, une perturbation pluvieuse active accompagnait ce temps déjà très agité. Bloquée dans sa progression par les hautes pressions, elle a ainsi ondulé dans le nord-ouest pendant quasiment 48 heures. Les cumuls les plus importants ont été relevés entre l’ouest de la Bretagne et le golfe du Morbihan avec quelque 55 mm à Plouay (Morbihan), 53 mm à Coray (Finistère) et 50 mm à Saint-Goazec (Finistère), soit l’équivalent d'une quinzaine de jours de pluie. Dans un contexte de sols saturés par les pluies abondantes de la fin 2019, quelques débordements ont été observés localement, notamment au moment de la pleine mer de mardi soir sur des cours d’eau côtiers tels que l’Aulne, l’Odet ou la Laïta.