Si on remplaçait les antidépresseurs par des champignons hallucinogènes ?
Il y aurait de l'espoir pour les personnes atteintes de dépression chronique qui ne répondent pas aux antidépresseurs. Une substance présente dans les champignons hallucinogènes pourrait être la solution.
En France, près d'un tiers des personnes atteintes de dépression ne répondent pas aux antidépresseurs. Ils sont alors diagnostiqués atteints de dépression résistante au traitement (TRD). Ce n'est pas nouveau, les chercheurs testent les effets thérapeutique des psychédéliques depuis plusieurs années. Et la dernière découverte, c'est la psilocybine. Il s'agit d'une substance psychoactive présente dans les champignons hallucinogènes.
Elle est efficace sur la dépression alors que les patients ne répondent pas au traitement."Une dose unique de 25 milligrammes a permis de réduire les symptômes de dépression chez des personnes pour qui plusieurs traitements classiques avaient échoué", détaille la plus grande étude clinique jamais réalisée, publiée dans la revue The New England Journal of Medecine le 3 novembre dernier et repris dans le média Le Journal des Femmes Santé.
Pour évaluer les effets de la psilocybine sur les symptômes de la dépression, les scientifiques ont administré une version synthétique de la substance à 233 patients d'Amérique du Nord et d'Europe qui avaient résisté aux traitements classiques. Les sujets étaient divisés en trois groupes, recevant 1, 10 ou 25 mg de produits.
Les patients testés étaient aussi suivis psychologiquement. Les résultats sont concluants ! Environ 30% des sujets souffrant de TRD étaient en rémission après 3 semaines de traitement, pour ceux qui avaient reçu une dose de 25 mg. Pour comparer les résultats en fonction des doses administrées, les chercheurs ont utilisé l'échelle d'évaluation de la dépression Montgomery-Asberg.
Cette échelle permet d'évaluer la sévérité de la dépression grâce à un questionnaire se concluant par un score. Le score total moyen Montgomery-Asberg moyen de l'étude était entre 32 et 33 avant le début du traitement. À la semaine 3, le score diminuait de 12 points chez les patients qui avaient reçu une dose de 25 mg et 8 points en moins pour ceux ayant reçu 10 mg.La psilocybine agit sur les récepteurs de la sérotonine, impliquée dans la gestion des humeurs. Des effets secondaires sont apparus chez 179 patients testés, principalement des maux de tête, des nausées et des étourdissements. "Des essais plus importants et plus longs, y compris une comparaison avec les traitements existants, sont nécessaires pour déterminer l'efficacité et l'innocuité de la psilocybine pour ce trouble" conclut l'étude.