Sécheresse record dans le sud-est au 1er trimestre

Depuis le début de l’année, les précipitations se font extrêmement rares sur le sud-est du pays. Quelles en sont les causes et les conséquences ?

Les agriculteurs, déjà touchés par la sécheresse l'année dernière, craignent une nouvelle année difficile.
Les agriculteurs, déjà touchés par la sécheresse l'année dernière, craignent une nouvelle année difficile.

Si ce temps ensoleillé que nous connaissons de manière récurrente depuis le début de l’année apporte ses bienfaits en vitamine D et en énergie, il est aussi à l’origine du manque de pluie dans les régions du sud-est où ce 1er trimestre 2019 atteint un niveau record. Conséquence, la végétation connaît un assèchement important depuis plusieurs semaines et les premiers feux de la saison ont déjà détruits plusieurs milliers d’hectares. Face à cette situation, des arrêtés d’interdiction de feux et d’écobuages ont été pris alors que la préfecture des Pyrénées-Orientales a déjà mis en place des arrêtés de restriction d’usage de l’eau.


Manque de pluie et ensoleillement exceptionnels


À eux seuls, les déficits de pluie illustrent parfaitement la situation hydrologique déjà inquiétante en cette fin mars dans les régions méditerranéennes. Depuis le 1er janvier, il est tombé moins de 15 mm de pluie à Béziers, soit seulement 10% d’une pluviométrie normale sur la période janvier-février-mars. Les déficits sont tout aussi importants à Marseille avec 15 mm (-85%), à Perpignan avec 19 mm (-87%) ou encore à Toulon avec 23 mm (-85%). Dans toutes ces villes, jamais un début d’année n’avait été aussi sec alors que la situation ne devrait pas s’améliorer au cours des prochains jours puisque aucune pluie conséquente n’est attendue. Dans ces conditions, la ville de Nice pourrait bien battre la semaine prochaine sa plus longue période sans pluie qui est jusque-là détenue par l’année 2009 (du 15 juillet au 13 septembre).

Parallèlement à ce manque de pluie, le soleil est exceptionnellement généreux depuis le début de l’année. La cité phocéenne a ainsi d’ores et déjà battu son record d’ensoleillement sur le 1er trimestre avec 664 heures contre 590 heures pour le précédent record datant de 2005. Elle rejoint les villes du Luc-en-Provence avec 655 heures de lumière ou encore Bastia avec quelque 615 heures. L’île du Levant a pour sa part déjà franchi la barre des 700 heures et pulvérise ainsi son précédent record de 573 heures établi en 1995, une performance exceptionnelle lorsqu’elle est atteinte avant la fin du mois de mars.

Les 1ères restrictions d'usage de l'eau ont été déclenchées dans les Pyrénées-Orientales.
Les 1ères restrictions d'usage de l'eau ont été déclenchées dans les Pyrénées-Orientales.

Déjà des incendies, forte concentration de pollens


Conséquence de cette sécheresse précoce dans les départements du sud-est, le nombre de départs de feux de forêt ou de végétation est particulièrement élevé pour la saison. Après ceux qui ont touché la Corse dès la fin du mois de février, les départements du Vaucluse, du Var, du Gard, des Alpes-de-Haute-Provence ou encore des Alpes-Maritimes ont été également touchés ces derniers jours. Dans le Languedoc, c'est en moyenne entre 15 et 20 départs de feux qui ont été recensés quotidiennement par les pompiers, un niveau semblable à ce qui est habituellement observé l'été. Plusieurs feux se sont également déclarés dans le sud-ouest, notamment en Dordogne et dans les Landes.

Autre conséquence liée à ce manque de pluie et ce vent fort, la pollinisation atteint un niveau très élevé dès le début de la saison qui va se poursuivre jusqu'au début de l'été. Ainsi, tous les départements du pourtour méditerranéen ont été placés en vigilance rouge (niveau maximal) par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique pour les allergies liées aux pollens alors que « le réchauffement climatique va conduire à une augmentation des quantités de pollens à l'origine de gênes ou d'allergies respiratoires » selon un bilan annuel publié par plusieurs associations de surveillance de l'air.

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