Réchauffement climatique : quelle météo en France en 2050 ?

Les vagues de chaleur en France ont été deux fois plus nombreuses au cours des 30 dernières années. La fréquence de ces vagues de chaleur devrait à nouveau doubler d'ici à 2050. Et si la barre des 50 degrés était prochainement franchie en France ?

Climat France
Réchauffement climatique : la France pourrait enregistrer des températures supérieures à 50 degrés dans les décennies à venir.

Cela ne fait aucun doute ! Les températures sont de plus en plus élevées à l'échelle du pays. Pour preuve et c'est une véritable première en France, après un mois de mai 2019 plus frais que la normale, la France a comptabilisé une suite ininterrompue de 10 mois avec des températures au-dessus des normales. Preuve que les températures ne cessent d'augmenter en France depuis le début du XXe siècle, le nombre annuel de mois chauds ne cesse d'augmenter selon les données de Météo France. Le mois est considéré comme "chaud" dès lors que la température moyenne sur la France est supérieure à la normale de 0.2°C.

Ainsi, entre le début du XXe siècle et jusqu'à la fin des années 1970, le nombre de mois chauds en France chaque année était généralement compris entre 2 et 5 (moyenne de 2.7). À partir des années 1980, ce nombre est souvent supérieur à 5. Preuve que le réchauffement climatique s'accélère, la France a enregistré 10 mois chauds en 2018 et en 2019.

Des étés de plus en plus chauds !

Et si l'été 2019 était juste un avant-goût de ce qui nous attend dans les années à venir ? Durant l'été 2019, la moitié de la France n'avait jamais eu aussi chaud ! Une première canicule anormalement précoce et exceptionnelle a touché une large partie de la France au mois de juin. Pour la première fois en France, la barre symbolique des 45 degrés a été franchie avec une maximale de 46.0°C à Vérargues dans le département de l'Hérault. D'autres records de chaleur ont également été battus pendant cette canicule avec 40.5°C à La Rochelle, 40.9°C à Clermont-Ferrand, 42.0°C à Saumur et 43.5°C à Montpellier.

Une autre canicule exceptionnelle a touché la France entre le 21 et le 26 juillet 2019. Selon les données de Météo France, la journée du 25 juillet est la journée la plus chaude que la France a connu avec un indicateur national thermique de 29.4°C, ex-æquo avec le 5 août 2003. Le jeudi 25 juillet, la ville de Paris enregistre alors une température de 42.6°C, une température normalement observée en juillet à Bagdad en Irak ! La barre symbolique des 40 degrés est aussi dépassée dans d'autres villes du nord de la France comme à Lille avec 41.5°C à 16H30. Les villes de Dunkerque et de Dieppe enregistrent elles-aussi plus de 40°C durant cette journée du 25 juillet, du jamais vu à de telles latitudes en France !

Et en 2050 ? Et à la fin du siècle ?

Si les vagues de chaleur sont beaucoup plus fréquentes depuis ces 30 dernières années, les projections climatiques sur la France métropolitaine tendent à montrer une augmentation globale de la fréquence et de l'intensité de ces vagues de chaleur au cours du XXIe siècle. D'ici à 2050, les vagues de chaleur devraient être deux fois plus nombreuses que sur la période 1976-2005. Les projections pour la fin du siècle montrent des vagues de chaleur beaucoup plus fréquentes mais également beaucoup plus sévères et plus longues. Elles pourraient également être beaucoup plus précoces et tardives et pourraient intervenir entre les mois de mai et d'octobre.

Planète
Sans politique de lutte contre le réchauffement climatique, plus de 140 millions de personnes pourraient être amenées à se déplacer.

Bien sûr, le nombre de vagues de chaleur dans la deuxième moitié du XXIe siècle dépendra des politiques mises en place dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si aucune politique de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre n'est mise en place très rapidement, les vagues de chaleur pourraient subvenir trois années sur quatre au cœur de l'été. Sans politique climatique favorable, il y a 3 chances sur 4 pour que le nombre de jours de vagues de chaleur augmente de 5 à 25 jours selon les régions par rapport à la période 1976-2005.

En raison du réchauffement climatique, plus de 140 millions de personnes pourraient être amenées à se déplacer.

Si rien n'est fait au niveau global pour lutter contre le réchauffement climatique, le climat de Paris devrait se rapprocher de celui de la capitale australienne d'ici une cinquantaine d'années. Le climat de Londres pourrait lui s'approcher de celui de Madrid alors que les températures de la capitale espagnole devraient ressembler à celles de Marrakech aujourd'hui. Selon une étude menée par la banque mondiale en 2018, le changement climatique pourrait pousser plus de 140 millions de personnes à migrer à l'intérieur de leur propre pays d'ici à 2050.

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