Quels seront les effets du phénomène El Niño sur les températures au printemps ? Doit-on s'inquiéter ?
Face à un des épisodes d'El Niño les plus intenses jamais enregistrés, notre planète se prépare à vivre des mois marqués par des températures exceptionnellement élevées. Et si ce printemps 2024 devenait exceptionnel ?
Alors que de nombreuses régions du monde sont actuellement confrontées à des épisodes météorologiques extrêmes, le phénomène El Niño s'annonce comme un acteur majeur de l'année 2024.
En effet, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a récemment confirmé que ce phénomène, l'un des cinq plus puissants jamais enregistrés, a atteint son pic en décembre dernier.
Dans ce contexte, l'OMM prévoit des températures nettement supérieures à la normale entre mars et mai sur presque toutes les zones terrestres, marquant ainsi un épisode climatique d'une intensité rare.
El Niño : c'est quoi ?
El Niño est un phénomène climatique naturel caractérisé par un réchauffement exceptionnel des eaux de surface dans la partie centrale et orientale de l'océan Pacifique équatorial.
Ce phénomène se produit généralement tous les deux à sept ans et peut durer entre neuf et douze mois.
El Niño fait partie d'un cycle climatique plus large connu sous le nom d'Oscillation Australe El Niño (ENSO), qui comprend également la phase de refroidissement appelée La Niña.
Quels sont ses effets sur le climat ?
Les conséquences d'El Niño sont vastes et variées. En perturbant les schémas habituels de circulation atmosphérique et océanique, El Niño a le potentiel de modifier considérablement les conditions météorologiques partout dans le monde. Parmi ces changements, on observe souvent des précipitations accrues dans certaines régions, conduisant à des inondations, tandis que d'autres zones peuvent souffrir de sécheresses sévères.
Ces événements extrêmes peuvent avoir des répercussions significatives sur l'agriculture, en affectant les rendements des cultures et en provoquant des pénuries alimentaires. De plus, El Niño peut entraîner des saisons de cyclones plus actives dans certaines parties du monde, augmentant ainsi le risque de tempêtes destructrices.
Il influence aussi les températures mondiales !
Outre ses effets sur la météo et l'agriculture, El Niño influence également les températures mondiales, contribuant à des années particulièrement chaudes. L'année 2023 a de fait été l'année la plus chaude jamais enregistrée à l'échelle du globe !
Le réchauffement des eaux océaniques peut perturber les écosystèmes marins, affectant la biodiversité et les populations de poissons, ce qui a des conséquences pour les industries de la pêche et les communautés qui en dépendent.
Un climat sous influence
Le rôle d'El Niño dans l'escalade des températures globales est indéniable. Cependant, Celeste Saulo, la Secrétaire générale de l'OMM, rappelle que si El Niño a joué un rôle dans les températures records récentes, les gaz à effet de serre demeurent les principaux responsables de cette tendance.
L'effet cumulatif de ces gaz, qui emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère, contribue à des modifications climatiques à long terme, exacerbant les impacts d'événements naturels comme El Niño.
Les températures à la surface des océans dans le Pacifique équatorial témoignent clairement de l'influence d'El Niño. Néanmoins, des anomalies thermiques persistantes et inhabituellement élevées ont été observées dans d'autres parties du globe au cours des dix derniers mois.
La température de la surface de la mer en janvier 2024, par exemple, a été la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois.
Quelles perspectives pour les mois à venir ?
L'actuel épisode d'El Niño, qui a débuté en juin 2023, a non seulement marqué l'année 2023 par son intensité exceptionnelle mais a aussi soulevé des inquiétudes quant à son impact prolongé sur les températures mondiales.
Bien que l'OMM évoque la possibilité d'une transition vers La Niña, phénomène inverse qui tend à refroidir les températures, les incertitudes demeurent quant à la temporalité et l'ampleur de ce changement.