Quels changements de comportement pourraient réellement transformer la lutte contre le changement climatique ?

Pour la première fois, une étude explore comment les comportements en faveur du climat des citoyens, guidés par les Contributions Déterminées au niveau National, pourraient réduire les émissions de 70 % d'ici 2050. Découvrez ces gestes qui peuvent tout changer.

Les comportements individuels, si adoptés massivement, peuvent avoir des effets transformateurs.
Les comportements individuels, si adoptés massivement, peuvent avoir des effets transformateurs.

Les engagements gouvernementaux en matière de climat, appelés Contributions Déterminées au niveau National (CDN), jouent un rôle essentiel dans la réduction des émissions. Cependant, ce que l’on ne mesure pas assez, c’est l’impact que pourraient avoir des changements de comportement à l’échelle individuelle. Selon une nouvelle étude, certains gestes pourraient changer la donne d’ici 2050.

Moins de viande, moins de GES

L'alimentation représente 17 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Un geste aussi simple que le passage à un régime majoritairement végétal peut réduire les émissions alimentaires de 73 %. Cependant, moins de 10 % des plus grands pays émetteurs intègre des politiques de soutien à une alimentation durable dans leurs plans climatique : seule la Grande-Bretagne a inscrit des initiatives pour un régime durable dans ses CDN.

L'élevage est responsable de près de 15 % des émissions mondiales de GES. En adoptant une alimentation où les produits végétaux prédominent, nous réduisons notre empreinte carbone individuelle. Les gouvernements, de leur côté, pourraient soutenir ce changement en subventionnant les produits végétaux ou en promouvant la consommation responsable dans leurs lignes directrices alimentaires.

Parallèlement, plusieurs initiatives cherchent à minimiser les gaspillages alimentaires à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement et à atténuer les impacts environnementaux de notre alimentation.

Se déplacer autrement

Les transports sont responsables d’environ 17 % des émissions mondiales. Les politiques en faveur de la mobilité durable contribuent à réduire la dépendance à la voiture individuelle et encouragent des modes de transport plus respectueux de l’environnement.

D'après les recherches, encourager les transports publics pourrait réduire les émissions de ce secteur de 62 % d'ici 2050. Actuellement, 80 % des plus grands émetteurs ont déjà intégré le soutien aux véhicules électriques dans leurs engagements, tandis que 75 % promeuvent l'utilisation des transports en commun. Une minorité (25 %) mentionne la mobilité active alors que passer à marche et/ou au vélo pourrait améliorer considérablement ces chiffres. Les infrastructures adaptées jouent ici un rôle essentiel.

Certains pays, comme le Royaume-Uni, ont même fixé la fin de la vente de véhicules thermiques pour 2030, avec des investissements massifs dans les infrastructures de recharge électrique.

Optimiser l'énergie domestique

Dans le secteur de l’énergie, les CDN montrent une meilleure intégration des changements de comportement avec, par exemple, des programmes favorisant l’isolation des bâtiments et l’adoption d’appareils économes en énergie. Environ 60 % des plus grands émetteurs encouragent des pratiques telles que l’amélioration de l’efficacité énergétique domestique, ce qui pourrait réduire les émissions du secteur énergétique jusqu’à 78 %.

Les gouvernements peuvent agir en facilitant les subventions pour les rénovations énergétiques, en proposant des prêts verts ou en soutenant le déploiement de panneaux solaires sur les toits résidentiels. En effet, plus de 30 % des pays étudient des politiques de soutien pour les énergies renouvelables domestiques. Ces changements réduisent non seulement les émissions, mais permettent aussi aux ménages de faire des économies sur le long terme.

Outils de changement comportemental

Les comportements durables nécessitent un soutien actif des politiques publiques. Trois leviers principaux pourraient encourager ces pratiques :

  • Informer et éduquer : créer des labels clairs et attrayants sur les appareils et les aliments permet d’illustrer leur impact environnemental et d’aider les consommateurs à faire des choix éclairés.
  • Incitations financières : offrir des mesures incitatives attractives, telles que des subventions pour l'achat de vélos électriques, des réductions d'impôts pour l'installation de panneaux solaires et des tarifs préférentiels pour les transports en commun, stimule l'adoption de comportements écologiques.
  • Aménager l’environnement de choix : développer des infrastructures conviviales, comme des pistes cyclables sécurisées et des bornes de recharge pour voitures électriques, rend les options écologiques plus accessibles et attrayantes pour tous.

Les chiffres montrent que les comportements individuels, si adoptés massivement, peuvent avoir des effets transformateurs. Passer à une alimentation principalement végétale et réduire le gaspillage alimentaire pourrait diminuer les émissions de plusieurs gigatonnes de CO2 par an. Des actions dans les secteurs de la mobilité et de l'énergie pourraient encore amplifier ces réductions.

Pour que ces changements se produisent, il faut non seulement que les citoyens soient mieux informés et incités à agir, mais également que les gouvernements facilitent l’accès à des modes de vie plus durables en utilisant l’éventail complet des outils comportementaux.

Références : Parkin, B., Attwood, S., & Hernandez, M. (2024). Sustainable behavior in climate pledges: An analysis of top emitters' strategies (Version 1.0). World Resources Institute. https://doi.org/10.46830/wriwp.23.00058

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