Violents orages en France : que sont les Mégaflashs, un type d'éclair rare se produisant sous certains orages ?

En général, un éclair peut mesurer entre quelques centaines de mètres et près de 20km dans le cas des plus sinueux, toutefois, il arrive que des Mégaflashs se produisent sous certains types d'orages, des éclairs mesurant parfois bien plus de 100km de longueur !

Qu'est ce qu'un Mégaflash ?

On estime que plusieurs dizaines d'éclairs se produisent chaque seconde dans le monde. Toutefois, ces éclairs ne dépassent que rarement les 15 à 20km, ne durant en général qu'une fraction de seconde. Cependant, il a été récemment découvert que certains pouvaient au contraire dépasser les 100km de longueur et perdurer plusieurs secondes.

Cette catégorie d'éclair est relativement rare par rapport aux éclairs « normaux » puis qu'on estime que seulement 1% de tous les orages se produisant chaque année dans le monde peuvent déclencher ce type de flash et parmi eux, 40% n'en produisent qu'un seul. Le reste de ces orages particuliers semble toutefois bien plus productif en Mégaflashs que ce que pouvaient penser les scientifiques jusqu'à aujourd'hui puisque certains d'entre-eux pourraient en produire des milliers lors de leur cycle de vie !

Aujourd'hui, l'éclair ayant parcouru la plus grande distance jamais recensée s'est produit aux États-Unis le 29 avril 2020 sous un très vaste système orageux. Celui-ci aurait parcouru une distance impressionnante de 768km sur le Sud du pays entre le Texas, la Louisiane et le Mississippi, soit la distance de Rennes à Marseille ! En terme de durée, le plus long éclair jamais observé s'est produit le 4 mars 2019 dans le Nord de l'Argentine, d'une durée de 16,73 secondes.

Comment détecter ces Mégaflashs ?

Même si leur distance parcourue et leur durée se montre très importante, il est quasiment impossible de mesurer précisément ces éclairs depuis le sol. Ainsi, les scientifiques se basent sur les données du satellite GOES-16, qui surveille la Terre en orbite géostationnaire depuis la fin d'année 2016. Outre des images satellitaires de qualité, ce satellite est également doté d'un instrument dernier cri permettant de détecter précisément les éclairs sur une large partie du globe, le Geostationary Lightning Mapper.

Cet outil révolutionnaire permet de détecter n'importe quel éclair se produisant sur un secteur donné tout au long de l'année, ce qui facilité donc la détection des Mégaflashs par les scientifiques malgré leur rareté. Ceci a permis aux chercheurs de créer un algorithme permettant d'identifier les orages produisant ce type d'éclair impressionnant, ce rend leur détection et leur étude bien plus aisée.

Grâce à ces données, ceux-ci ont découvert que ces Mégaflashs se produisent principalement dans des systèmes convectifs de méso-échelle, ou MCS. Ce type d'orage est en fait un amas de nombreuses cellules orageuses plus ou moins virulentes pouvant s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Les scientifiques ont également notifié que les MCS se formaient plus régulièrement dans les grandes plaintes du Nord de l'Amérique ainsi que dans le bassin du Río de la Plata en Amérique du Sud mais certains peuvent aussi se produire du côté de l'Europe, du Centre de l'Afrique ou sur le Sud-Est de l'Asie. Enfin, les données ont également révélé que ces Mégaflashs avaient tendance à se développer tardivement au cours de ce type de système orageux, c'est à dire lors de leur phase de dissipation progressive.

L'étude de ce type d'éclair pourra apporter de nombreuses avancées dans la compréhension générale de la foudre, qui reste encore aujourd'hui un phénomène présentant un grand intérêt pour la communauté scientifique. Les Mégaflashs présentent également un risque pour la population, pouvant se manifester loin du passage orageux principal où se produisent la majorité des éclairs, parfois même sous un ciel clair, et une meilleure compréhension de ce phénomène permettra sûrement de mieux les appréhender dans le futur.