Que pourrions-nous manger en cas de catastrophe nucléaire mondiale ?
Et si une catastrophe nucléaire mondiale plongeait la planète dans le noir complet pendant 15 longues années... L'humanité ne s'éteindrait pas pour autant mais que devrions-nous manger pour survivre ?
Après 3 mois de guerre en Ukraine et des menaces d'utilisation d'armes nucléaires, il est légitime de se demander ce que nous pourrions manger s'il arrivait un jour une catastrophe nucléaire mondiale. Les chercheurs Daniel Jefferson Winstead et Michael Gregory Jacobson ont étudié la question...
La première conséquence suivant d'un événement pareil serait un hiver nucléaire : c'est-à-dire 15 ans sans voir le soleil. La suie recouvrirait le ciel d'épais nuages noirs. Des modèles de projection ont montré les effets dévastateurs qu'une catastrophe nucléaire pourrait avoir sur les systèmes agricoles mondiaux au cours des 15 années qui suivraient l'apocalypse.
Sans soleil, les cultures qui nourrissent le monde ne seraient plus viables. Et sans herbe, on pourra dire adieu aux herbivores et autres animaux dont nous aurions pu nous nourrir. Alors, quels aliments pourraient résister à une catastrophe nucléaire et, surtout, lesquels pourraient être cultivés ? Il ne faudra pas faire le difficile si une telle catastrophe se produisait.
Car l'une des rares sources de protéines comestibles qu'il resterait sur Terre seraient : les vers ! En particulier, la chenille mopane. Le papillon Gonimbrasia belina est un papillon nocturne typique d'Afrique australe. Avant de se transformer en papillons, ce sont de très grosses chenilles. Ces vers mopane (ou chenille mopani), du nom de l'arbre qui les héberge, sont une source importante de protéines.
Autre source de protéines intéressante : les insectes ! Et notamment le charançon rouge ! Il s'agit d'un parasite qui affecte principalement les palmiers et qui se révèlerait être une source acceptable de protéines pour survivre à un hiver nucléaire.
Dans le rapport, publié dans la revue Ambio de l'Académie royale des sciences de Suède, les chercheurs proposent de trouver de "nouvelles cultures tolérantes à l'ombre, à la sécheresse et au froid et davantage de sources de réserves alimentaires s'il existe le moindre espoir de nourrir la population mondiale dans un tel scénario."
La viande disparaitrait de notre alimentation en même temps que l'extinction des grands troupeaux d'herbivores. Les travaux révèlent que la solution se trouve dans les forêts tropicales. Elles offriraient toujours une opportunité de production alimentaire mais limitée pour les populations locales. À cause des nuages de suie, la région serait plus chaude que le reste de la planète.
Les plantes sauvages comestibles sont LA solution. Les chercheurs les ont classées en 7 catégories principales (en plus des insectes forestiers) : fruits, légumes à feuilles, graines/noix, racines, épices, sucreries et protéines. Et leurs travaux montrent que certaines quantités de ces aliments sont disponibles dans les zones de forêts tropicales.
Parmi elles, on y trouve : le konjac, manioc, pleurote sauvage, sagou, épinard sauvage, amarante végétale, dilo, tamarin, baobab, enset, acacia, ignames, palmier et donc des charançons rouges ainsi que des vers mopanes !
Sur une liste initiale de 247 plantes alimentaires sauvages, les chercheurs en ont sélectionnées 33 comme étant les plus adaptées à la culture dans les forêts tropicales après un événement nucléaire. Dans d'autres régions du monde, déjà inhabitables pour l'homme, l'agriculture ne serait pas possible.
En conclusion, le temps que la Terre se remette d'une catastrophe nucléaire mondiale, seuls quelques-uns des nombreux insectes et plantes comestibles de la planète pourraient être utilisés pour des cultures d'urgence à court terme.