Qu'est-ce que l'inversion thermique ?
Avez-vous déjà remarqué qu'il fait parfois plus froid au fond d'une vallée que sur les sommets ? Cela se produit généralement lors d'une inversion thermique, phénomène associé à des situations de grande stabilité atmosphérique. Explications.
Dans des conditions normales, la température diminue avec l'altitude (environ 6,5°C perdus tous les 1000 mètres) dans la troposphère, qui est la partie inférieure de l'atmosphère. Cependant, ce n'est pas vrai dans certaines circonstances. Dans les situations d'inversion, la température du haut d'une couche est supérieure à celle du bas.
Ce phénomène se produit généralement pendant les nuits d'hiver, dans des situations de grande stabilité atmosphérique, même si lorsque les conditions sont bonnes, ils peuvent se produire à tout moment de l'année. Le mouvement de l'air froid des couches supérieures lorsqu'il descend à la surface est appelé affaissement. L'air est alors comprimé, monte en pression, s'échauffe et perd de l'humidité, ce qui explique l'absence d'instabilité.
Pour cette raison, lors des nuits d'hiver claires, lorsque le sol a perdu de la chaleur en raison du rayonnement, les couches d'air à proximité se refroidissent plus rapidement que les couches supérieures. Cet air froid est très dense et se dépose dans les fonds de vallées et autres zones orographiques sujettes à la formation de plaques d'air froid, comme des gouffres ou des poljés, où prédominent les roches calcaires. Pour cette raison, les températures (surtout la nuit) sont parfois beaucoup plus froides dans les zones basses que près des sommets.
L'inversion thermique est interrompue par l'échauffement provoqué par le soleil ou par le vent, ce qui annonce généralement un changement de masses d'air, permettant aux différentes couches d'air de se mélanger. Jusque-là, en raison de ces mouvements descendants de l'air, des nuages se développant verticalement ne peuvent pas se former.
Conséquences de l'inversion thermique en France
Lorsque les conditions d'humidité sont bonnes, des brumes et des bancs de brouillard se forment dans les vallées ou les zones à l'abri du vent et peuvent même persister toute la journée. C'est une situation très courante en hiver dans les Alpes avec une grisaille et des status tenaces dans les vallées grenobloises, en Isère mais aussi dans les célèbres vallées de la Maurienne et de la Tarentaise. Même chose autour du Mâconnais et du Dijonnais alors que dans le même temps, les sommets aux alentours profitent d'un ciel totalement dégagé car ils sont situés au-dessus de ce que l'on appelle une "mer de nuages".
Le problème, c'est lorsque ces situations persistent pendant des semaines. Avec le vent calme, l'air ne circule pas dans les grandes villes et le fameux dôme de pollution apparaît en raison de l'accumulation de poussières, de fumées et de particules en suspension. C'est courant à Grenoble, une ville encaissée qui figure sur le podium des agglomérations françaises où l'air est le plus pollué.