Qu'est-ce que l'effet de foehn ?
L'effet de foehn, terme utilisé pour expliquer l'envolée des températures au pied des Pyrénées, se caractérise par un réchauffement et un assèchement de l'air d'un côté d'une barrière montagneuse.
Le foehn est à l'origine un vent chaud et sec qui souffle en automne et en hiver dans les montagnes de Suisse et d'Autriche. Depuis, ce nom est utilisé pour qualifier un phénomène météorologique constaté dans les zones de reliefs, parfois dès 500 mètres d'altitude. Ainsi, en rencontrant un versant d'une montagne exposé au vent, l'air s'élève et se refroidit rapidement, perdant en moyenne 0,6°C tous les 100 mètres. Conséquence de se refroidissement, cet air se décharge progressivement de son humidité.
Après avoir passé le sommet, il se réchauffe tout aussi rapidement en redescendant de l'autre côté du relief. Il amène alors un temps beaucoup plus stable et sec. Concrètement, le versant exposé au vent connaît un temps pluvieux et relativement frais alors que l'autre côté de la montagne est sous l'influence d'un ciel souvent dégagé et de températures supérieures de 10°C en moyenne.
L'effet de foehn en France
En France, toutes les zones de reliefs sont plus ou moins concernées par cette particularité locale. C'est le cas dans les Vosges lorsque le vent souffle de l'ouest, il apporte de l'humidité en Lorraine mais lorsque le vent passe au-dessus des Vosges, il vient réchauffer et assécher la plaine d'Alsace. Le cumul de pluies annuelles de la ville de Colmar est ainsi inférieur de 25% à ceux de Nancy ou de Metz. Le constat est le même dans le Massif Central avec la Chaîne des Puys et la plaine de la Limagne d'un côté et avec les Cévennes et les plateaux d'Ardèche de l'autre ou encore avec la montagne Corse.
Mais l'effet de foehn le plus remarquable se produit généralement dans les Pyrénées lorsque le vent est orienté cette fois-ci au secteur Sud. Ainsi, du côté de Saint-Girons, en Ariège, les températures peuvent gagner jusqu'à 15°C au cours d'une matinée d'hiver. Ce fut le cas ce 29 février 1960 où le thermomètre est passé de 15°C à 9h à... 31,2°C à 12h ! Si côté français, c'était l'été, l'ambiance était toute autre en Espagne avec de la pluie en plaine et de la neige en montagne. Ces hausses spectaculaires des températures sont parfois responsables d'avalanches de grande ampleur au cours de l'hiver et du printemps.