Pourquoi faut-il absolument éviter le sport en plein air lors des pics de pollution ? Quels risques pour votre santé ?

La pollution de l'air est un tueur silencieux, responsable d'environ 7 millions de décès prématurés par an selon l’OMS. Mais faire du sport en extérieur lorsque les niveaux de pollution explosent pourrait sérieusement compromettre votre santé, avec des effets parfois irréversibles.

Les effets à long terme de la pratique sportive en milieu pollué sont préoccupants.
Les effets à long terme de la pratique sportive en milieu pollué sont préoccupants.

Lorsque l'air que nous respirons se transforme en un cocktail toxique, même les activités les plus bénéfiques, comme le sport en plein air, peuvent devenir dangereuses pour notre santé. Bien que le sport soit essentiel pour maintenir notre bien-être, pratiquer une activité physique lors de pics de pollution pourrait compromettre votre santé plus que vous ne le pensez.

Un tueur invisible mais omniprésent

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l'air est l'un des plus grands risques environnementaux pour la santé, responsable de 6,7 millions de décès prématurés chaque année. Plus alarmant encore, 99 % de la population mondiale vit dans des zones où la qualité de l'air ne respecte pas les seuils recommandés.

Chaque jour, environ 15 000 litres d’air traversent nos poumons, soit près de 9 litres par minute. Cette quantité impressionnante d'air nous expose à l'inhalation de 150 à 750 milliards de nanoparticules invisibles à l'œil nu, issues de la pollution atmosphérique.

Lorsque nous faisons de l'exercice en plein air, la respiration s'accélère, inhalant jusqu'à 15 fois plus d'air qu'au repos. Cela signifie que davantage de particules nocives, y compris les nanoparticules, pénètrent profondément dans nos poumons. À chaque inspiration, ce cocktail de polluants atteint non seulement nos poumons, mais aussi notre cœur et notre cerveau, augmentant le risque de maladies cardiovasculaires, respiratoires et neurologiques.

Les dangers immédiats

Pendant un pic de pollution, pratiquer une activité physique expose votre corps à des niveaux élevés de particules fines et de gaz toxiques. Les effets peuvent être immédiats :

  • Inflammation des bronches : elle peut provoquer de la toux, un essoufflement et une gêne respiratoire.
  • Augmentation de la pression artérielle : ce phénomène, souvent ignoré, accroît les risques de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
  • Réduction des capacités pulmonaires : l'inhalation de polluants diminue la performance physique et rend la respiration plus difficile.

Même 15 minutes d'exercice en air pollué peuvent neutraliser les bienfaits du sport, et au-delà de 75 minutes, les risques surpassent largement les bénéfices. Il est également prouvé que ces effets sont plus marqués chez les personnes sensibles, comme les enfants, les personnes âgées, ou celles souffrant déjà de maladies chroniques.

Les conséquences à long terme

Les effets à long terme de la pratique sportive en milieu pollué sont encore plus préoccupants. L'exposition continue à la pollution de l'air pendant l'exercice peut conduire à des maladies chroniques, telles que l'asthme, les maladies cardiaques, et même certains cancers.

Des études montrent que les personnes vivant dans des environnements fortement pollués ont un risque accru de mortalité, et ces risques sont exacerbés par l'activité physique intense.

Comment vous protéger ?

Face à ces dangers, il est crucial de prendre des mesures pour protéger votre santé tout en continuant à pratiquer une activité physique :

  • Surveiller la qualité de l'air : Consultez régulièrement les niveaux de pollution via des applications ou des sites spécialisés. Évitez de faire du sport lorsque l'indice de qualité de l'air est mauvais, particulièrement en milieu urbain ou à proximité des routes très fréquentées.
  • Choisissez le bon moment et le bon lieu : Préférez les heures où la pollution est moins intense, comme tôt le matin ou après la pluie. Optez pour des espaces verts éloignés des sources de pollution, comme les parcs ou les forêts.
  • Portez un masque filtrant : Un masque FFP2 ou N95 peut réduire l'inhalation de particules fines, bien que ces dispositifs ne filtrent pas tous les polluants comme l'ozone.
  • Restez attentif à votre corps : Si vous ressentez des symptômes tels que la toux, l'essoufflement ou des douleurs thoraciques, arrêtez-vous immédiatement. Ne prenez aucun risque avec votre santé.

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