Pollution de l'air : une menace plus grande que le tabac et la malnutrition pour les enfants ?

Les statistiques révèlent que près de 93 % des enfants dans le monde respirent un air pollué. Examinons pourquoi la pollution de l'air constitue une menace considérable pour la santé publique.

La pollution de l'air est responsable de millions de décès prématurés chaque année.
La pollution de l'air est responsable de millions de décès prématurés chaque année.

En 2024, un rapport met en lumière les dangers bien plus graves que la pollution de l'air représente pour les enfants, comparativement au tabac et à la malnutrition.

Ennemi insidieux

La pollution de l'air est une menace silencieuse mais mortelle pour les enfants du monde entier. Contrairement aux dangers visibles et tangibles du tabac et de la malnutrition, elle est souvent invisible. Pourtant, ses effets sont omniprésents. Les particules fines (PM2.5 et PM10), le dioxyde d'azote (NO2) et l'ozone (O3) sont parmi les polluants les plus nocifs.

Les enfants et les jeunes sont particulièrement vulnérables en raison de leurs systèmes respiratoire et immunitaire encore en développement.

En fait, les effets de la pollution de l'air commencent dès la grossesse. Certains polluants peuvent traverser la barrière placentaire, exposant le fœtus aux toxines. Après la naissance, les enfants continuent d'être exposés à des niveaux élevés de pollution, en particulier dans les régions où les niveaux de PM2.5 (particules fines) sont élevés.

Cette exposition peut entraîner une multitude de problèmes de santé, y compris des infections respiratoires aiguës, de l'asthme et des troubles du développement neurologique.

Chiffres clés

Les statistiques sont claires : la qualité de l'air que nous respirons doit devenir une priorité de santé publique. Le rapport met en lumière que :

  • 9 enfants sur 10 respirent un air pollué.
  • Environ 2,5 milliards d'enfants vivent dans des zones où les niveaux de pollution de l'air dépassent les directives de l'OMS.
  • 600 000 décès d'enfants de moins de cinq ans chaque année sont dus à la pollution de l'air.
  • 30 % des cas d'asthme infantile sont liés directement à la pollution de l'air.

Comparaison avec le tabac et la malnutrition

En 2021, la pollution de l'air a contribué à plus de 700 000 décès chez les enfants de moins de cinq ans. De ce nombre, plus de 500 000 décès étaient attribuables à la pollution domestique, principalement due à l'utilisation de combustibles solides pour la cuisson.

En comparaison, le tabac, bien qu'extrêmement dangereux, n'a pas le même impact direct sur les jeunes enfants que la pollution de l'air.

Il est vrai que la malnutrition reste la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, mais la pollution de l'air n'est pas loin derrière. En 2021, elle a été le deuxième facteur de risque de mortalité dans cette tranche d'âge.

Les enfants vivant dans des environnements pollués sont plus susceptibles de contracter des infections respiratoires sévères, ce qui peut exacerber les effets de la malnutrition.

Solutions

Face à cette crise, il est essentiel d'adopter des mesures pour réduire la pollution de l'air et protéger les populations vulnérables, particulièrement les enfants.

  • Réduire les émissions de combustibles fossiles : Réduire significativement l'utilisation des énergies conventionnelles dans les transports, les industries et les ménages peut significativement diminuer les niveaux de pollution de l'air. Il faut encourager le dépoiement des énergies renouvelables.
  • Améliorer la qualité de l'air intérieur : En particulier dans les pays en développement, il est vital de promouvoir des méthodes de cuisson plus propres et des technologies moins polluantes pour les ménages.
  • Sensibiliser et éduquer : Informer le public sur les dangers de la pollution de l'air et sur les moyens de réduire l'exposition peut aider à changer les comportements et à encourager des politiques de réduction de la pollution.
  • Surveillance et réglementation : Les gouvernements doivent mettre en place des réglementations strictes sur les émissions polluantes et s'assurer de la conformité. Une surveillance continue de la qualité de l'air permet de prendre des mesures rapides en cas de dépassement des seuils de pollution.

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