Planète : la perte de forêts a augmenté de 12% en 2020
La perte de forêt tropicale s'est aggravée pour la deuxième année consécutive, selon de nouvelles données. Il y a lieu d'espérer en Asie du sud-est alors que les taux montent en flèche en Amérique latine.
Les tropiques ont perdu plus de 12 millions d'hectares d'arbres en 2020, selon les dernières données mondiales. Sur ce total, 4,2 millions d'hectares, une superficie équivalente à la taille des Pays-Bas, se trouvaient dans des forêts primaires tropicales humides, qui sont particulièrement importantes pour le stockage du carbone et la biodiversité.
Bien que la situation varie d'un pays à l'autre, la déforestation liée aux produits de base tels que le bois, le bœuf et l'huile de palme était la principale cause de perte de surface arborée (à la fois dans les forêts primaires et secondaires) en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, tandis que l'agriculture itinérante domine dans les régions tropicales d'Afrique.
Les données de l'Université du Maryland couvrent l'élimination de la surface forestière due à des causes humaines ou naturelles, y compris les incendies. Il ne tient pas compte en revanche de l'augmentation naturelle de la couverture arborée.
Les points chauds
Le Brésil est une fois de plus en tête de la liste des pertes annuelles de forêt primaire, avec une perte totale de 1,7 million d'hectares en 2020, soit une surface plus de trois fois supérieure à celle perdue par le deuxième pays au classement. La perte de forêt primaire a ainsi augmenté de 25% par rapport à 2019.
La majorité de la perte a eu lieu en Amazonie, qui a vu une augmentation de 15% par rapport à l'année précédente, totalisant 1,5 million d'hectares. Il y a également eu un grand nombre d'incendies en 2020, dont un grand nombre a été allumé par des humains pour la gestion des terres, mais ils sont rapidement devenus incontrôlables en raison de la sécheresse.
Ailleurs en Amérique du Sud, les forêts ne s'en sont pas beaucoup mieux tirées. Les incendies ont ainsi amené la Bolivie à se hisser à la troisième place sur la liste des pays avec la perte de forêt primaire tropicale la plus humide en 2020.
Parallèlement, en Colombie, le taux de perte de forêt primaire a augmenté en 2020. Le gouvernement a publiquement renforcé son ambition de déforestation, se fixant un objectif de zéro déforestation d'ici 2030 dans le cadre de son engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 51% par rapport au début du XXIème siècle.
Quelques bonnes nouvelles
Des progrès ont été toutefois réalisés en Asie du sud-est. Le taux de perte de forêt primaire en Indonésie a ainsi diminué pour la quatrième année consécutive en 2020, c'est d'ailleurs l’un des rares pays à suivre cette tendance.
Cela est dû à une meilleure surveillance et à des efforts de prévention des incendies suite aux incendies dévastateurs de 2015. Le gouvernement a également émis un moratoire temporaire sur les nouvelles licences de plantation de palmiers à huile et une interdiction permanente de la conversion des forêts primaires et des tourbières.
Il y avait également de bonnes nouvelles en Malaisie, où la perte de forêts a diminué pour la quatrième année consécutive. Le gouvernement prévoit désormais des sanctions plus sévères pour l'exploitation forestière illégale. De plus, les engagements des entreprises dans les secteurs de la pâte, du papier et de l'huile de palme semblent également prendre effet, ont déclaré les chercheurs.
Si cette tendance récente est positive, le pays a perdu près d'un cinquième de sa forêt primaire depuis 2001 et jusqu'à un tiers depuis les années 1970.
Dans les pays africains du Gabon, de la République du Congo, de la République centrafricaine et de la Guinée équatoriale, la perte de surface arborée a fluctué ces dernières années. Cependant, l'année dernière, elle a presque doublé au Cameroun par rapport à 2019. Cela est principalement dû à une agriculture itinérante à petite échelle, probablement liée au fait que des personnes quittaient les villes après avoir perdu leur emploi en raison du COVID-19.