Météo : tornades, ouragans dévastateurs, quelles sont les différences entre ces deux phénomènes ?
Plusieurs tornades ont concerné la France ces derniers jours et ces phénomènes ont parfois été confondus avec des ouragans, évènements météorologiques violents qui sont pourtant très différents des tornades.
Ouragans et tornades sont des phénomènes météorologiques venteux destructeurs se déroulant chaque année sur Terre avec plus ou moins d'intensités. Il arrive souvent que ces deux phénomènes soient confondus par les médias et le grand public, mais qu'est ce qui les différencie ?
Tornade : un tourbillon de vents violents très localisé
Une tornade est le phénomène qui produit les vents les plus violents sur notre planète. En effet, ceux-ci peuvent dépasser les 300km/h sous les tornades de forte intensité et ce phénomène détient d'ailleurs le record du vent le plus fort jamais mesuré sur Terre avec une rafale de 484km/h lors d'une tornade ayant circulé près d'Oklahoma City le 3 mai 1999.
Une tornade se forme en général sous un orage et est une colonne d'air en rotation s'étendant de la base du nuage vers le sol. Son intensité est établi grâce à l'échelle de Fujita Améliorée (EF pour Enhanced Fujita scale, en anglais). Une tornade EF-0 sera considérée comme de faible intensité avec des vents tourbillonnant atteignant jusqu'à 130km/h environ alors qu'une tornade EF-5 (intensité la plus élevée de l'échelle) pourra s'accompagner de vents dépassant les 320km/h.
La tornade est toutefois un phénomène météorologique de petite échelle, sa taille moyenne se situe autour des 100m de large bien que celle-ci puisse s'échelonner de quelques mètres à plusieurs kilomètres de largeur. La tornade la plus large de l'histoire a touché le secteur d'El Reno en Oklahoma le 31 mai 2013 avec une largeur maximale de 4,2km, provoquant de très nombreux dégâts sur son passage. De plus, une tornade ne possède en moyenne qu'une trajectoire d'un ou deux kilomètres bien que certaines d'entre elles peuvent en parcourir plusieurs centaines, limitant donc relativement son rayon d'action.
Arguably the greatest tornado footage ever captured in France. Check out the helical vortices. Video courtesy of Jérémy Leroux. pic.twitter.com/t2esSP21Qi
— Nahel Belgherze (@WxNB_) September 17, 2023
Les tornades sont observées dans de nombreuses régions du monde chaque année bien que les grandes plaines des États-Unis soient la région la plus propice à leur formation en raison de conditions météorologiques régulièrement favorables à la formation d'orages violents et rotatifs. On observe en moyenne environ 1000 tornades par an aux États-Unis contre entre 40 et 50 du côté de la France.
Les ouragans : un événement météorologique violent à bien plus grande échelle
L'ouragan est un système météorologique se formant sur les océans et provoquant des vents violents, des pluies diluviennes et une houle particulièrement importante. Ce phénomène est bien plus vaste qu'une tornade puisque les vents violents l'accompagnant peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres de largeur. Toutefois, c'est près de l’œil de l'ouragan que les vents les plus violents sont observés, œil qui possède en moyenne un diamètre de 30 à 80km.
Les rafales de vent maximales observées lors du passage d'ouragans peuvent toutefois s'approcher de la puissance d'une tornade durant les ouragans les plus violents. La rafale de vent la plus puissante jamais observée dans un cyclone fut enregistrée le 10 avril 1996 sur l’Île de Barrow en Australie avec une valeur de 408km/h. Toutefois, contrairement à la tornade où les vents les plus violents ne concernent un secteur donné que durant quelques secondes, l'ouragan peut apporter des vents destructeurs durant plusieurs heures sur une même région mais également sur une superficie bien plus importante que pour une tornade, engendrant des dégâts de ce fait bien plus étendus.
Les cyclones sont eux aussi classés selon leur intensité grâce à l'échelle de Saffir-Simpson qui s'échelonne de 1 à 5. Un ouragan de catégorie 1 engendrera en général des rafales allant de 119 à 153km/h alors qu'un ouragan de catégorie 5 engendrera des rafales supérieures à 250km/h près de son œil. Également, le cyclone n'est pas seulement accompagné de vents violents puisque les précipitations diluviennes l'accompagnant peuvent également provoquer d'importantes inondations tout comme la marée de tempête qui peut entraîner une surcôte dévastatrice de plusieurs mètres de haut.
De plus, contrairement aux tornades, les ouragans ne se développent pas dans la plupart des régions du globe. Ceux-ci sont en effet limités aux zones tropicales où les conditions sont les plus favorables à leur formation, par exemple une eau chaude d'au moins 27°C ou encore des cisaillements des vents relativement faibles en altitude. C'est pour cela que les ouragans, cyclones et typhons (qui sont les mêmes phénomènes, mais nommés différemment) se forment sur les océans et perdent en intensité dès qu'ils s'échouent sur les terres, ceux-ci puisant leur énergie dans les eaux chaudes des régions tropicales.
La différence la plus notable entre les ouragans et les tornades est observée au niveau de leur échelle. Une tornade est une colonne de vents tourbillonnants et destructeurs de quelques mètres à plusieurs kilomètres de large mais un ouragan peut posséder un diamètre de plusieurs centaines de kilomètres et ainsi entraîner des dégâts bien plus étendus que pour une tornade. Aussi, l'ouragan s'accompagne d'autres phénomènes tout aussi destructeurs et eux aussi très étendus.
En France, plusieurs tornades sont observées chaque année, causant parfois des dégâts importants mais très localisés, toutefois, le risque qu'un ouragan nous touche un jour est particulièrement faible car les eaux bordant notre pays ne sont pas assez chaudes pour permettre leur formation ou leur maintien. Néanmoins, des phénomènes pouvant s'apparenter à des ouragans sont parfois observés en Méditerranée, les Medicanes, qui possèdent des caractéristiques similaires aux cyclones à une échelle plus réduite. Un Medicane s'était par exemple échoué sur la Côte d'Azur en Novembre 2011 et avait engendré des pluies diluviennes, une houle très marquée et des rafales atteignant jusqu'à 157km/h à Saint-Raphaël dans le Var.