Les perruches colonisent de plus en plus les villes européennes et posent de nombreux problèmes !
Originaire du sud-est de l'Amérique du Sud, la perruche moine, avec la perruche à collier, est la seule espèce de perroquet nichant en permanence en Italie, bien qu'elle soit une espèce exotique envahissante.
On peut désormais parler d’une véritable invasion qui concerne une grande partie de l’Europe. Il n'y a pas un parc ou un espace vert dans nos villes qui ne soit peuplé de groupes de perroquets. Nous vous parlons ici de l'exemple de Rome.
On parle de perruches moines (Myiopsitta monachus) et de perruches à collier (Psitaccula krameri). Il y a seulement quelques mois, l'été dernier, dans les Pouilles, dans la région de Molfetta à Bari, il y a eu une véritable invasion de ces petits "perroquets" qui stockaient énormément de fruits, comme les abricots et les cerises mais aussi les amandes, les fèves et les pois, provoquant d'importants préjudices économiques pour les agriculteurs locaux.
Mais comment ont-ils colonisé les villes européennes ?
Ce n'est toujours pas clair. Mais selon de nombreux ornithologues, le changement climatique, avec l’augmentation des températures moyennes et la prolongation des canicules, les a rendues permanentes dans de nombreuses régions du sud de l’Europe.
En Italie, de grandes communautés vivent depuis des années dans la capitale, ainsi que dans les Pouilles et d'autres régions italiennes, créant de nombreux problèmes pour les agriculteurs, avec des vergers complètement dévastés par leurs incursions.
Le problème se concentre surtout dans les pays du sud où le climat est plus chaud, mais le recensement de 2016 a révélé que d'importantes communautés se trouvent également en France, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
L'arrivée des perruches a de graves répercussions sur la faune locale. En effet, ces oiseaux colorés ont tendance à nicher dans toutes les cavités présentes dans les arbres de nos centres urbains, rivalisant ainsi avec des espèces indigènes telles que la sittelle (Sitta europaea), le grand pic à bec rouge (Dendrocopos major) et le petit-duc ( Otus scops).
D'où viennent ces oiseaux ?
Originaire du sud-est de l'Amérique du Sud, la perruche moine, avec la perruche à collier, est la seule espèce de perroquet nichant en permanence en Italie, bien qu'elle soit une espèce exotique envahissante.
De petite taille, environ 20-30 cm, c'est un oiseau grégaire, sociable et sédentaire. Son régime alimentaire va des graines, des herbes et des fruits aux larves et aux insectes. Le moine est le seul perroquet à construire de grands nids collectifs, véritables copropriétés où de nombreux couples trouvent logement. Ils les construisent en tressant et en empilant des brindilles, jusqu'à ce qu'elles forment une masse compacte pouvant dépasser un mètre de diamètre.
Combien y en a-t-il vraiment ?
Nous ne disposons pas de données certaines, mais selon l'étude de Piero Genovesi, chef du service de coordination de la faune d'Ispra et l'un des principaux experts en espèces exotiques. "En Italie, l'une des dernières estimations parle de 15 000 individus, présents dans au moins douze régions et, dans six d'entre elles, la population est capable de se reproduire".
On estime qu’en Méditerranée, le nombre de perruches pourrait doubler en l’espace de cinq ans, provoquant des dégâts de plus en plus importants, notamment sur les cultures. "Cela s'est déjà produit dans d'autres pays, par exemple en Israël, où les cultures de graines de tournesol et de céréales ont subi de lourdes pertes. Cela arrivera ici aussi", a poursuivi Genovesi.