Le pouvoir des HCFC en baisse : un succès durable ou un répit temporaire ?

Le pouvoir radiatif des HCFC diminue grâce aux efforts internationaux, notamment le Protocole de Montréal. Cette réduction marque un succès dans la lutte contre le changement climatique, mais des défis subsistent.

Le temps est compté. Chaque action est essentielle.
Le temps est compté. Chaque action est essentielle.

Depuis leur introduction, les hydrochlorofluorocarbones (HCFC) ont été des acteurs clés dans la lutte contre la dégradation de la couche d’ozone et le réchauffement climatique.

Ces substances, utilisées principalement comme réfrigérants et agents de soufflage pour les mousses isolantes, ont montré un pouvoir radiatif bien moins important que leurs prédécesseurs, les chlorofluorocarbones (CFC).

Réduction significative ?

Selon une étude publiée dans Nature Climate Change, le pouvoir radiatif des HCFC a diminué significativement.

Concrètement, la diminution de 61,75 milliwatts par mètre carré (mW/m²) depuis 2021 indique que les HCFC piègent moins de chaleur dans l'atmosphère qu'auparavant.

Aussi, la quantité de composés contenant du chlore (EECl) dans l'atmosphère a baissé de 321,69 parties par trillion. Cela signifie que la présence de substances nocives pour la couche d'ozone dans l'atmosphère a connu une réduction considérable.

Ces résultats, sont plutôt encourageants. Nous remarquons ainsi une évolution positive dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la couche d'ozone.

Un cadre efficace ?

Le succès du Protocole de Montréal dans la réduction des HCFC démontre l'efficacité de la coopération internationale dans la gestion des substances nocives pour l’environnement. Initialement, les CFC ont été remplacés par les HCFC qui, bien que toujours nuisibles, présentaient un potentiel de déplétion de l’ozone moindre.

Avec le développement de solutions alternatives non dégradantes pour l'ozone, les HCFC sont progressivement éliminés, avec une fin de production globale prévue d’ici 2040.

Succès sous conditions

Malgré ces avancées, plusieurs défis demeurent. Les HCFC, bien que moins persistants dans l'atmosphère que les CFC, continuent à émettre à cause des fuites de vieux équipements et des processus de production chimique. Les projections indiquent que le pouvoir radiatif des HCFC ne reviendra aux niveaux de 1980 qu’en 2082, et l'EECl qu’en 2087.

La lente élimination des HCFC des équipements existants et leur utilisation continue comme intermédiaires dans la production de substances comme les HFC compliquent ce processus.

Pour que le succès soit durable, il est essentiel de continuer à surveiller, contrôler et réduire les émissions de HCFC et de leurs substituts. La transition vers des alternatives à faible pouvoir de réchauffement global (PRG) et des pratiques de gestion améliorées déterminera si nous assistons à un succès durable ou à un simple répit temporaire dans la lutte contre le changement climatique.

Références : Western, L.M., Daniel, J.S., Vollmer, M.K. et al. A decrease in radiative forcing and equivalent effective chlorine from hydrochlorofluorocarbons. Nat. Clim. Chang. (2024). https://doi.org/10.1038/s41558-024-02038-7

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