Le changement climatique a aggravé l'intensité de l'ouragan Ian
Une étude scientifique révèle que l'ouragan Ian, qui a causé près d'une centaine de morts en Floride, a été environ 10% plus pluvieux à cause des effets du réchauffement climatique.
C'est une région habituée aux tempêtes tropicales mais l'intensité de l'ouragan Ian, conjugué à la zone très urbanisée qu'il a frappé en Floride, a provoqué des dégâts monstrueux et a causé près d'une centaine de victimes, selon un bilan encore provisoire.
Une étude scientifique américaine, publiée peu après après le passage de l'ouragan, confirme que le réchauffement climatique est responsable d'environ 10% de précipitations additionnelles sous cet ouragan. En d'autres termes, le changement climatique a bien aggravé l'intensité de l'ouragan Ian. Explications.
Un ouragan plus humide qui ne l'aurait dû être
Un peu plus tôt cette année, Michael Wehner et Kevin Reed, deux chercheurs de l'université de Stony Brook à New-York, ont publié un article dans la revue Nature Communications sur les ouragans de l'année 2020. Ils démontraient alors que sur les trois heures les plus pluvieuses de ces ouragans, 10% étaient directement attribuables au changement climatique.
Peu après le passage de l'ouragan Ian, les deux scientifiques ont appliqué la même méthodologie et sont arrivés au même résultat : Ian a été 10% plus pluvieux qu'il ne l'aurait dû être, sans les effets du changement climatique.
Ce résultat s'explique par une règle de physique simple : pour chaque degré de chaleur supplémentaire, l'atmosphère peut contenir environ 7% d'humidité en plus. A l'échelle de la planète, les températures ont augmenté d'environ 1,1°C depuis l'époque préindustrielle, et c'est encore légèrement davantage pour les eaux de l'Atlantique.
Un phénomène amené à se répéter
10% d'eau en plus, cela peut sembler assez peu, mais sur environ 500 mm d'eau qui peuvent tomber sous un ouragan, cela représente environ 50 mm d'eau supplémentaire. Les inondations impressionnantes qui ont donc été observées en Floride ces derniers jours ont été aggravées par ce phénomène.
Les deux scientifiques ont déclaré qu'ils n'étaient pas particulièrement surpris par les résultats de leur étude, étant donné qu'il est maintenant admis qu'un monde plus chaud rendait les ouragans généralement plus pluvieux. Avec la poursuite du réchauffement global des eaux et de l'atmosphère, il faut donc se préparer à davantage de tempêtes plus pluvieuses comme celle-ci.
Alors que le bilan (pas encore définitif) s'élève à plus de cent morts, le président américain Joe Biden est venu au contact des sinistrés ce mercredi en Floride. Il a promis des aides d'urgence aux habitants des zones sinistrées. Les autorités estiment les dégâts à environ 50 milliards de dollars. Nul doute qu'il faudra plusieurs mois pour reconstruire les quartiers entièrement dévastés...