La technique unique qui pourrait nous permettre d'observer les grandes villes extraterrestres depuis la Terre !
La technologie actuelle permet déjà l'imagerie directe des exoplanètes. Cette voie pourrait être poursuivie vers la recherche d'une vie intelligente dans l'univers, grâce à l'utilisation d'une propriété physique bien connue de la lumière.
Quelle devrait être la taille d'une ville extraterrestre pour que les télescopes actuels puissent la voir ? Une nouvelle étude récemment publiée dans ArXiv propose que nous puissions voir des villes extraterrestres depuis la Terre et rechercher des signes de vie intelligente extraterrestre sur certaines des plus de 5 000 exoplanètes découvertes à ce jour, en utilisant une technique connue sous le nom de réflexion spéculaire.
Nous sommes récemment entrés dans une ère où l'imagerie directe des exoplanètes est possible, ce qui ouvre la voie à la recherche d'une vie intelligente dans l'univers à petite échelle.
Les informations précieuses qu'un seul pixel peut fournir
La lumière d'une étoile tend à rendre invisibles les planètes qui gravitent autour d'elle, ce qui rend les exoplanètes difficiles à découvrir et à étudier. C'est pourquoi la plupart des exoplanètes découvertes jusqu'à présent l'ont été autour d'étoiles naines rouges faiblement éclairées, qui ne sont pas aussi aveuglantes pour les télescopes que les étoiles jaunes comme notre Soleil. Les exoplanètes découvertes jusqu'à présent sont si éloignées et si peu lumineuses que, lorsqu'elles sont photographiées, les images ont à peine la taille d'un pixel.
Mais heureusement, les informations qu'un seul pixel peut fournir sont nombreuses. La spectroscopie, par exemple, peut nous renseigner sur la composition de l'atmosphère d'une planète. De plus, les techniques de blocage ou de filtrage de la lumière des étoiles ont beaucoup évolué, ce qui permet d'obtenir des images directes des exoplanètes de meilleure qualité.
Comme l'expliquent les travaux scientifiques dirigés par Bhavesh Jaiswal, l'imagerie directe des exoplanètes nous permettra d'observer en détail ces mondes lointains en lumière réfléchie. Ce scénario pourrait éventuellement nous permettre de "scanner" la surface des planètes à la recherche de structures artificielles fabriquées par des civilisations extraterrestres.
La réussite de la technique de réflexion spéculaire nécessite également un peu de chance.
Cependant, il n'est pas si simple d'obtenir de telles images d'une exoplanète, et encore moins d'y détecter une ville de taille moyenne. Quelques questions à se poser :
- Sur un monde de la taille de la Terre, la surface maximale susceptible de provoquer une réflexion spéculaire détectable est d'environ 5,4 parties par million de la planète entière, ce qui équivaut à une région d'une superficie d'environ 2 800 kilomètres carrés. Il s'agit d'une zone relativement petite, d'un sixième seulement de la taille de la région métropolitaine de New York-New Jersey-Connecticut, par exemple. C'est la taille d'une ville terrestre plus commune et plus modeste.
- Comme il y a une limite de taille, la visibilité de la réflexion spéculaire dépend beaucoup plus des matériaux utilisés dans une telle ville ou mégastructure. Un matériau peu réfléchissant, comme le verre par exemple, provoquerait un pic de luminosité perceptible mais très faible, tandis qu'une structure en aluminium brillerait plusieurs fois plus que l'ensemble de la planète.
- Une planète tournant plus lentement permettrait au reflet d'être visible plus longtemps. De même, une structure ou une ville large dans le sens de la longueur resterait visible plus longtemps pendant la rotation de la planète.
- Les astronomes devraient également être très chanceux en ce qui concerne l'alignement de l'axe de la planète. Seules les structures situées à certaines latitudes seraient renvoyées à l'observateur, bien qu'une planète ayant une inclinaison axiale, comme la Terre, permettrait aux observateurs de balayer différentes latitudes au fur et à mesure que la planète se déplace au fil des saisons.
En outre, la méthode proposée par M. Jaiswal constitue une percée dans la recherche d'intelligence extraterrestre à l'ère de l'imagerie directe des exoplanètes.