La planète brûle : le plan climat de l'UE sera-t-il à la hauteur ?
Taxe sur les carburants, fin des moteurs thermiques... la Commission européenne a décidé de frapper fort, mercredi, en dévoilant une nouvelle série de mesures afin d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
C'est un plan qui était attendu, nécessaire mais aussi redouté par les États membres. La Commission européenne a présenté mercredi une nouvelle série de mesures visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre des 27 pays membres de l'Union, dans le but de limiter le réchauffement climatique.
Fin des moteurs thermiques, taxe sur les carburants... une douzaine de propositions ont été avancées par la Commission pour atteindre l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050. Ces mesures devront toutefois être au préalable adoptées par les États membres et le Parlement européen...
-55% d'émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030
L'année dernière, l'Union européenne avait acté l'objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050, c'est à dire zéro émissions nettes de CO2 grâce à la compensation offerte par les puits de carbone. Cet objectif n'est réalisable qu'à la condition de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre des 27 pays de l'Union dès maintenant.
Le plan présenté ce mercredi par la Commission vise à diminuer, dès 2030, les émissions de l'UE de 55% par rapport à l'année 1990. Cet objectif est extrêmement ambitieux. En guise de comparaison, l'objectif 2030 de la France est de -44% par rapport à 1990. Entre 1990 et 2019, les émissions de l'UE n'ont baissé que de 24%.
Pour atteindre les -55% dès 2030, une nouvelle série de mesures a été avancée par la Commission européenne. Les propositions concernent notamment l'obligation de rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables ou bien encore une taxe sur le kérosène dans l'aviation.
Des mesures suffisantes ?
Plus sensibles socialement, des mesures visant les automobilistes sont également à l'étude. Les moteurs thermiques devraient être interdits à la vente dès 2035 et une taxe sur le diesel et l'essence devrait voir le jour. Les automobilistes français et européens seront donc contraints de payer leur plein de carburant plus cher à l'avenir, ce qui n'est pas sans faire craindre un nouveau mouvement contestataire de type "gilets jaunes".
Une réforme du marché du carbone européen est également à l'étude, avec moins de "permis de polluer" et une imposition de certaines importations d'engrais, de ciment et d'acier. Au total, l'UE prévoit 1,8 milliards d'euros en direction de mesures favorables au climat d'ici à 2030.
Ces mesures vont dans le bon sens et sont indispensables pour diminuer au plus vite les émissions de gaz à effet de serre des pays membres de l'Union. Il est toutefois difficile de savoir si elles permettront réellement d'atteindre dès 2050 la neutralité carbone. En outre, se pose la question de l'acceptabilité sociale de certaines mesures, en plus de l'acceptabilité par les dirigeants des États membres...