La fiabilité des prévisions météo s'est-elle vraiment améliorée avec le temps ?
L'avis général sur la fiabilité des prévisions météorologiques est le plus souvent très tranché, si certains les considèrent de plus en plus justes, d'autres pensent au contraire l'inverse. Afin de voir si cette fiabilité s'est véritablement améliorée avec le temps, l'organisme Our World In Data a mené une vaste étude sur l'évolution des prévisions entre 1981 et 2018.
Une prévision ayant grandement évolué, surtout depuis environ 40 ans
L'Homme a toujours été intéressé par le ciel et par les aléas provoqués par celui-ci. Dans un passé lointain, les phénomènes naturels étaient le plus souvent attribués aux dieux car il était alors impossible d'anticiper et même de comprendre véritablement leur survenue. Par exemple, la foudre était un moyen pour Zeus de montrer sa colère, tout comme Thor dans l'ancienne mythologie nordique.
C'est aux Grecs anciens qu'on doit l'invention du terme « météorologie », qui signifie l'étude des perturbations atmosphériques. Aristote est d'ailleurs considéré comme le fondateur de la météorologie, étant le premier à avoir tenté d'expliquer le temps grâce à l’interaction des quatre éléments naturels : la terre, le feu, l'air et l'eau.
La prévision météo telle que nous la connaissons aujourd'hui s'est ensuite réellement développée à partir des années 1960, puis bien plus à partir des années 1980. Depuis, la météorologie a fait un grand bon en avant, grâce notamment à l’essor des nouvelles technologies, des réseaux de stations météorologiques ou encore des données satellitaires.
D'après les données recueillis par l'organisme de données statistiques Our World In Data depuis 1981, la fiabilité de ces prévisions météorologiques s'est largement améliorée depuis le début des années 2000, alors que celle-ci était encore très aléatoire entre 1980 et 2000.
Une fiabilité quasi parfaite jusqu'à 5 jours d'échéance !
Selon le rapport d'Our World In Data, les prévisions météorologiques sont aujourd'hui très fiables entre 3 et 5 jours d'échéance, leur taux de réussite approchant en effet des 100% à 3 jours et des 90/95% à 5 jours ! Les prévisions à 7 jours se sont également nettement améliorées depuis 40 ans. Alors que celles-ci possédaient une fiabilité d'environ 45% dans les années 1980, cette fiabilité se situait en 2018 autour de 80%.
Ce n'est qu'à partir d'une échéance de 10 jours que la fiabilité devient vraiment médiocre, le taux de réussite moyen des prévisions se situant autour de 50% en 2018. Toutefois, celle-ci progresse également grandement depuis une quarantaine d'années, passant d'environ 20% de réussite en 1980, environ 30% en 2000 à donc 50% de nos jours.
Aujourd'hui, on peut donc considérer comme très fiable une prévision entre 0 et 3 voire 5 jours, plutôt fiable une prévision jusqu'à une semaine mais encore assez peu fiable une prévision météorologique à 10 jours. Attention toutefois, la fiabilité de ces prévisions dépend également des situation atmosphériques au jour J et des régions du monde dans lesquelles celles-ci sont effectuées.
Our World In Data a en effet souligné que les prévisions étaient sensiblement moins fiables dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord, une différence qui s'explique notamment par le manque de stations météo et donc d'observations en direct permettant d'ajuster en temps réel ces prévisions dans cette partie du globe.
L'organisme a également noté que les prévisions météorologiques sont aujourd'hui les moins fiables dans les plus grandes zones agricoles du monde, ce qui est très paradoxal sachant que c'est justement dans ces secteurs que les habitants en ont le plus besoin. Néanmoins, la tendance est également à une amélioration progressive mais de plus en plus franche de la qualité de ces prévisions.