Alerte : l'évolution humaine sabote-t-elle nos efforts pour résoudre le changement climatique ?
Selon les conclusions d'une récente étude menée par Tim Waring, professeur à l'université du Maine, l'analyse de l'évolution humaine offre des perspectives mitigées quant à notre capacité à résoudre le problème du changement climatique.
Dans une récente étude publiée dans la prestigieuse revue Philosophical Transaction, le professeur Tim Waring de l'université du Maine souligne la nécessité impérative de comprendre notre évolution pour aborder de manière efficace la crise climatique en constante aggravation.
De l'évolution humaine au changement climatique
La recherche a exploré l'impact humain sur la planète et la façon dont notre évolution influence notre capacité à relever les défis environnementaux. Waring, avec ses collègues Eörs Szathmáry et Zach Wood, a décrit avec précision dans la plus ancienne revue scientifique du monde, le défi auquel l'humanité est confronté. Il a adopté une démarche unique en explorant le changement climatique à travers le prisme de l'évolution culturelle, fusionnant ainsi la biologie et les sciences sociales.
Cette initiative complexe a mis en lumière des aspects encourageants et déprimants. En effet, l'équipe de recherche a scruté les ressources utilisées par les humains, leur impact environnemental et l'évolution de leurs traits culturels au cours des 100 000 dernières années. Les résultats révèlent une information précieuse : l'humanité a traditionnellement résolu des problèmes en utilisant les ressources de manière plus intensive et à plus grande échelle.
Cependant, ce modèle, qui a historiquement fonctionné pour des défis locaux, pourrait ne pas être à la hauteur de la résolution de la crise climatique.
Oups ! Le problème, c'est l'évolution humaine elle-même
Malgré l'optimisme quant à la possibilité de résoudre le problème climatique, les chercheurs soulèvent un aspect crucial : l'évolution elle-même. Les traits évolutifs tels que la compétitivité pour les ressources et les conflits peuvent devenir des obstacles, même si le changement climatique serait "maitrisé".
Les experts mettent en garde contre la compétition exacerbée dans un monde où les limites de la planète sont mises à rude épreuve.
Ils insistent que le comportement compétitif, qui a contribué à l'avancement de l'espèce humaine, peut devenir destructeur si des changements évolutifs ne sont pas envisagés. Les chercheurs appellent à un réexamen des modèles de coopération et de coordination appliqués au cours des derniers millénaires, les considérant comme insoutenables à long terme.
La solution : transcender les intérêts individuels et nationaux
L'étude a mis en lumière la nécessité de solutions globales, mettant en exergue que le changement climatique est un défi unique qui requiert une approche collective à une échelle sans précédent. Malgré les efforts internationaux tels que le protocole de Montréal pour sauver la couche d'ozone, Waring insiste que les solutions passées étaient souvent centrées sur des groupes locaux ou sous-mondiaux.
Les experts reconnaissent que des solutions concrètes exigent une exploration approfondie dans le domaine "très mal compris" de l'évolution culturelle, et qu'il est impérativement nécessaire de transcender les intérêts individuels et nationaux pour adopter des mesures véritablement mondiales.
Il est urgent de repenser les politiques à la lumière de la perspective évolutionniste du changement climatique. L'auteur principal appelle à la mise en place de systèmes d'autolimitation et de régulation du marché pour lier étroitement les groupes humains dans une unité fonctionnelle. Cette perspective suggère que l'adaptation de notre évolution est cruciale pour assurer notre propre survie et celle de la planète tout entière face à la menace imminente du changement climatique.
L'humanité est confronté ainsi à une double mission : résoudre le défi immédiat du changement climatique, tout en s'adaptant et en modifiant son évolution afin de garantir sa survie à long terme.