Jour du dépassement 2020 : 3 semaines de répit en plus pour la planète
En 2020, le jour du dépassement a été atteint le 22 août. À cette date, nous avons consommé toutes les ressources que la Terre peut renouveler en un an. Une date en net recul par rapport à 2019 grâce à la Covid-19 qui a permis à la Terre de bénéficier d'un répit de 3 semaines en plus cette année.
Chaque année depuis 2003, l'ONG américaine Global Footprint Network calcule la date du "jour du dépassement" ou "Earth Overshoot Day" en anglais. C'est la date à laquelle l'empreinte écologique de l'humanité dépasse la biocapacité de la Terre. Cette année, cette date tombe le 22 août, soit 3 semaines plus tard qu'en 2019.
Nous vivons donc "à crédit" jusqu'à la fin de l'année. La cause de ce répit n'est pas une volonté humaine mais grâce à la crise de la Covid-19, au confinement et au ralentissement économique mondial. L'empreinte carbone mondiale a baissé de 14,5% cette année en liaison à la baisse de consommation d'énergie fossile dans plusieurs secteurs.
Mais que signifie vivre "à crédit" ? Et comment est calculée cette date ? Ce net recul en 2020 est historique, car depuis 1970, le jour du dépassement est de plus en plus précoce chaque année. Quels sont les pays qui polluent le plus ? Et peut-on imaginer faire reculer cette date de manière durable ? Quelques éléments de réponses...
L'humanité vit "à crédit" durant les 4 prochains mois :
Le jour du dépassement illustre la date à laquelle nous avons abattu plus d'arbres, pêché plus de poissons, cultivé plus de terre pour nous nourrir, nous loger, que ce que la planète peut produire et renouveler en une année. Cela englobe aussi les émissions de gaz à effet de serre rejetées dans l'atmosphère en excès, plus que ce que les océans et les forêts peuvent absorber.
Pourtant, nous pouvons encore respirer, boire, nous nourrir, alors que signifie "vivre à crédit" ? Prenons l'exemple de l'argent. On peut dépenser plus d'argent que ce que l'on gagne. On puise alors dans nos économies mais sur le long terme, nos réserves vont finir par se vider. C'est le même principe pour la planète. On peut vivre de nos réserves... Mais pour combien de temps ?
Le calcul de cette date est basé sur trois millions de données statistiques de 200 pays. Il faut croiser l'empreinte écologique de l'activité humaine (chiffre sur la pêche, l'exploitation des forêts...) avec la capacité de la Terre à renouveler ses ressources naturelles. Résultat : en 2020, il faudrait 1,6 planète pour subvenir aux besoins de l'humanité de façon durable.
Une date plus précoce d'année en année depuis 50 ans :
En 1970, le jour du dépassement était atteint le 29 décembre, en 1980 : le 04 novembre et en 1990, c'était un 11 octobre. En 2019, c'était le 29 juillet que nous avions épuisé toutes les ressources de la Terre. Depuis 50 ans, cette date recule presque chaque année - entre 1980 et 1982, elle avait avancé de quelques jours - mais la tendance est de plus en plus précoce. 2020 est donc une année historique avec un net recul de 21 jours par rapport à 2019 !
Cette date varie à l'échelle nationale. Sans surprise, les États-Unis arrivent en tête puisque le jour du dépassement américain est atteint entre février et mars. Le Qatar est également l'un des pays les plus polluants au monde, il faudrait 8 planètes pour suivre leur mode de vie ! En Europe - en France, en Allemagne, en Angleterre et en Russie - le jour du dépassement est atteint entre avril et mai. Alors que le Maroc et l'Indonésie atteignent ce jour en décembre.
Quelles solutions mettre en place pour faire reculer cette date et ne plus vivre des réserves de la planète ? La question est vite répondue : il faut, selon les experts des Nations Unies, réduire les gaz à effet de serre, sortir des énergies fossiles et penser aux énergies vertes. À titre d'exemple : "réduire de 50% les émissions de CO2 permettrait de retarder le dépassement de plus de 90 jours" selon la Global Footprint Network...