Insolite : Les robots dotés de l'IA ChatGPT seraient-ils utiles pour étudier Mars ?
L'intelligence artificielle ChatGPT fait beaucoup parler d'elle ces derniers mois et est déjà utilisée dans de nombreux domaines de recherche. Toutefois, serait elle également utile si celle-ci était ajoutée aux futurs robots autonomes étudiant la planète Mars ?
L'intelligence artificielle ChatGPT fait beaucoup parler d'elle depuis sa mise en service il y a de ça plusieurs mois. Si cette IA est un grand pas en avant au niveau technologique et peut aujourd'hui être utilisée dans de nombreux domaines scientifiques, serait-elle un outil pertinent dans l'étude de la planète rouge. ?
Un intérêt dans l'étude de Mars ?
L'idée a été abordée par certains experts ces dernières semaines et il n'est aujourd'hui pas difficile d'imaginer que de futurs robots d'étude autonomes soient dotés de cette intelligence artificielle pour étudier la planète rouge. Les robots présents sur Mars sont en effet déjà équipés d'équipements scientifiques à la pointe de la technologie pour analyser les données relevées sur place, données qui sont ensuite envoyées sur Terre pour être de nouveau étudiées par la communauté scientifique et ensuite publiées au grand public.
L'utilisation de l'IA ChatGPT pourrait faciliter ce processus d'analyse. En effet, les données relevées pourraient être directement analysées sur le sol martien par les robots d'exploration dotés de cette IA. Les nouvelles informations obtenues pourraient ensuite être compilées, évaluées et rédigées scientifiquement par le robot lui-même pour être ensuite directement envoyées depuis Mars aux magazines spécialisés, qui transmettraient donc ces nouvelles découvertes au grand public.
Bien entendu, ces nouvelles données seraient contrôlées au préalable par certains experts mais ce mode de fonctionnement pourrait apporter un gain de temps particulièrement important par rapport à aujourd'hui, certaines découvertes mettant à ce jour plusieurs mois pour être révélées de par le travail d'analyse et de rédaction effectué par la communauté scientifique au préalable.
Des limites dans l'utilisation de ChatGPT
Malgré cette idée très encourageante pour l'avancée de l'étude de la planète rouge, de nombreux scientifiques restent perplexes quant à l'utilisation de cette IA. En effet, celle-ci présente encore des connaissances relativement limitées dans certains domaines, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes dans l'analyse et la publication de nouvelles découvertes sur Mars.
Plusieurs tests ont été effectués par la communauté scientifique concernant l'analyse et la vulgarisation de données relevées sur la planète rouge depuis la mise en service de ChatGPT. Amy Williams, professeure adjointe en sciences géologiques à l'Université de Floride à Gainesville, a par exemple utilisé l'outil ChatGPT pour rédiger un résumé des découvertes des nouvelles molécules organiques par les rovers martiens.
L'IA a rédigé un texte particulièrement bien construit et pertinent sur ce sujet en donnant des éléments que la chercheuse considérait comme solides et utilisables pour un papier scientifique présentable au grand public. Toutefois, après une investigation plus approfondie, Amy Williams s'est également rendue compte que les données utilisées par l'IA ne remontaient que jusqu'à septembre 2021 et donc que le seuil de connaissances de ChatGPT était encore bien trop faible pour établir un véritable compte rendu scientifique complet et fiable.
Néanmoins, ce problème pourra être facilement réglé lors des prochaines mises à jours de cette IA, lors desquelles des connaissances bien plus vastes et anciennes y seront apportées. Il serait également possible d'imaginer une version ChatGPT spécialisée dans un domaine particulier, ce qui pourrait faciliter l'acquisition de connaissances spécifiques et donc l'analyse de données dans ce domaine. Un outil capable d'emmagasiner toutes les connaissances scientifiques de l'histoire de l'humanité pour ensuite les utiliser de façon efficace est encore aujourd'hui difficilement réalisable même si l'évolution des intelligences artificielle tend de plus en plus vers cet objectif.
Pour d'autres scientifiques, comme Nathalie Cabrol, directrice du Carl Sagan Center for Research de l'institut de SETI à Mountain View, l'intelligence artificielle ne devrait en aucun cas remplacer l'expertise humaine dans les études scientifiques telles que l'analyse de la planète rouge. Selon elle et bon nombre de ses compères, cette IA devrait plutôt être utilisée comme un outil d'aide pour les humains, une assistance.
L'intelligence artificielle pourrait en effet influencer les caractéristiques qui font de nous des humains et limiter notre développement intellectuel. En travaillant avec l'aide de l'IA et non en la laissant faire tout le travail, la race humaine pourrait progresser au delà de ses limites en terme de capacités physiques et mentales. Mais ce sujet est un débat bien plus profond sur la bonne ou la mauvaise utilisation future de ces nouvelles technologies.