Grippe : le froid augmente t-il le risque de contagion ?
Contrairement à l'hiver 2020 où les maladies saisonnières habituelles n'avaient pas fait parler d'elles en raison de l'épidémie de Covid, la grippe s'apprête à faire son retour cette année. Mais quel rôle joue la météo dans sa prolifération ?
On entend surtout parler de lui en hiver. Le virus de la grippe atteint très souvent son seuil épidémique durant la saison froide. Selon le dernier bulletin du réseau Sentinelles, il devrait faire son retour cette année et faire entre 15 et 60 000 morts, après une saison plus calme, en raison de la prédominance du Covid, des confinements et du respect des gestes barrières.
Faut-il y voir une influence de la météo avec la baisse progressive des températures ? Le froid en est-il vraiment responsable des contagions ? Oui mais pas seulement, comme l'expliquait en 2009 un rapport de l'Institut national de veille sanitaire sur la physiologie du froid. Le mode de vie adopté pendant cette période favorise aussi la contagion.
Les virus aiment le froid
Les températures basses augmentent la durée de survie du virus de la grippe dans l'air, ce qui explique pourquoi cette maladie est plus fréquente en hiver. La coque protectrice du virus est en effet d'autant plus résistante que l'air est froid. Aussi la baisse de l'intensité de l'ensoleillement en hiver limite leur exposition aux rayons ultraviolets, qui les dégradent naturellement.
Par temps froid, l’air est plus sec et les gouttelettes que nous expulsons lorsque nous toussons et éternuons se décomposent en plus petites particules et celles-ci peuvent rester en suspension pendant des heures. Ainsi, Il en résulte qu'en hiver, nous sommes davantage susceptibles de respirer des gouttelettes contenant un cocktail de salive, de mucus, d'irritants et de virus. De ce fait, la probabilité que nous attrapions la grippe est plus élevée.
Le système immunitaire est plus fragile
Enfin, le système immunitaire est mis à mal pendant l'hiver. En effet, le froid pousse notre corps humain a dépensé beaucoup d'énergie pour se réchauffer. Celui-ci va distribuer le sang aux organes au détriment des extrémités (pieds, mains, nez, oreilles), ce qui ralentit la vitesse de la réponse immunitaire innée dans la lutte contre les virus.
Les cellules immunitaires, comme les globules blancs, mettent plus de temps à réagir lorsqu'un virus entre dans notre corps. Enfin, on a aussi tendance à privilégier les espaces confinés et peu ventilés pour se protéger du froid (centre commercial, transport en commun, domicile), ce qui favorise le risque d'infection.