Fin du changement d'heure en 2021 : quelles conséquences ?
Invités à se prononcer sur la question du changement d’heure, les Français ont définitivement acté leur souhait de ne plus toucher à leur horloge. Mais quelles seraient les conséquences de l'adoption de l'heure d'été pour toute l'année ?
Le dimanche 31 mars, il faudra régler son réveil, sa montre mais aussi sa cafetière. Comme chaque année, à 2 heures du matin, nous sauterons mécaniquement une heure pour passer directement à 3 heures du matin. Une tradition à laquelle nous sommes soumis depuis 1976, mais qui devrait bientôt prendre fin.
La France s'est en effet lancée dans une consultation sur le changement d’heure sous la forme d'un questionnaire citoyen en ligne, par l'intermédiaire de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale. Le résultat a été communiqué ce mercredi 5 mars 2019 et est sans appel : 2 millions de personnes ont participé au vote (un record) et 83,71% d’entre elles ont choisi de mettre fin au changement d'heure. Et, entre heure d'été et heure d'hiver, le choix est également vite vu : 59,17% préfèrent l'heure d'été. Les raisons de santé, les motivations liées aux loisirs en soirée, à la sécurité routière, mais aussi le fait qu'un tel système ne permettrait plus d'économiser de l'énergie sont les principaux arguments avancés.
Pour autant, le changement ce n’est pas pour tout de suite, il faudra attendre une coordination entre les états voisins. Difficile en effet d'imaginer que la France et les Pays-Bas resteraient à l'heure d'été alors que l'Allemagne choisirait l'heure d'hiver. Et si l'on dirige bien vers la fin du changement d'heure à l'échelle du continent, celle-ci n'interviendra pas avant l'année 2021 et pourrait avoir quelques conséquences.
Des différences entre certaines villes
Si rester à l'heure d'été permet des repas estivaux à la lumière du jour jusqu'à 22h au moment des jours les plus longs, cela signifierait aussi un levé tardif du soleil en plein hiver. Au 21 décembre, l’astre roi soleil ne pointerait le bout de son nez qu'à 9 h 45 du matin à Paris pour se coucher à 18h ! Cela peut fortement impacter la vie des travailleurs en extérieur dans plusieurs secteurs professionnels notamment dans le domaine de la construction et de l’agriculture, où la plupart des métiers commencent à l’aube. Cela veut aussi dire que la première récréation des enfants à l'école se ferait dans la pénombre.
Si elle se concrétise, la fin du changement d'heure n'aura également pas les mêmes conséquences pour les habitants de l'Hexagone selon l'endroit où ils vivent. Ainsi, les 900 kilomètres séparant la ville de Strasbourg de la ville de Brest créent un décalage d'environ une heure entre les heures de lever et de coucher de soleil dans ces localisations, quelle que soit la saison, et tout simplement à cause de l’effet de la longitude. L’effet de la latitude implique aussi de plus fortes variations de la durée du jour entre le nord et le sud : un heure également de décalage par exemple entre la ville de Perpignan et Dunkerque que ce soit en été ou hiver.
Des conséquences pour la santé et l’environnement
Une heure de perdu le matin, c’est une heure de gagné le soir. Conserver l'heure d'été aurait l'avantage de favoriser les activités de plein air, le sport en particulier et, in fine, de nous faire profiter davantage de la lumière du soleil en fin de journée. Ce qui n’est pas une très bonne nouvelle pour notre horloge biologique : si on garde l’heure d’été en hiver, l’obscurité arrivera plus tard et décalera ainsi la sécrétion de cette hormone si importante pour un sommeil de qualité. L'ACHED, l'Association contre l'heure d'été double, qui a longtemps milité contre le changement d'heure, estime aujourd'hui que l'heure d'été n'est pas la plus adaptée à un bon rythme chronobiologique, l'heure d'hiver étant plus proche de l'heure "naturelle", celle qui est dictée par le soleil.
Enfin, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’environnement. Si l'heure d'été, devient notre heure permanente, celle-ci nous imposerait donc d’augmenter notre consommation d’électricité, et donc de produire davantage de CO2, un gaz favorisant le réchauffement climatique.