Énergie : la France va-t-elle manquer d'électricité cet hiver ?
L'hiver dernier, la France s'était retrouvée sous tension sur le plan énergétique, avec des difficultés lors des pics de consommation liés au froid. Faut-il craindre une situation similaire cette année ? Notre réseau électrique pourra-t-il faire face à un hiver froid ?
Depuis quelques années, en raison de la fermeture des centrales à charbon, ainsi que de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la situation énergétique en France en hiver est parfois soumise à des tensions, notamment en cas de vague de froid et de pics de consommation.
L'hiver dernier, la situation avait été particulièrement tendue au point que RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, avait dû demander aux Français de réduire leur consommation d'énergie. Faut-il craindre une situation similaire cette année, voire pire en cas de grosse vague de froid ? Éléments de réponse.
Une situation un peu moins tendue cette année
Le 8 janvier dernier, en raison de températures minimales très basses sur toute la France (-4°C sous les normales de saison), le gestionnaire du réseau électrique n'avait eu d'autre choix que de demander aux Français de limiter au maximum leur consommation d'électricité.
La production électrique, déjà poussée à son maximum et ajoutée à des imports venant de l'étranger, était alors à peu près au même niveau que la consommation totale du pays. Le risque de coupure était alors important.
Cette situation se répète de plus en plus ces dernières années, en raison du changement du mix énergétique français. Les centrales à charbon ferment progressivement, et la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a mécaniquement entraîné une baisse de la production. Baisse que les énergies renouvelables ne sont pas encore capables de combler à 100%.
Un élément contrariant supplémentaire s'était ajouté l'année dernière : l'épidémie de Covid-19. Les confinements successifs avaient entraîné des retards dans la maintenance des centrales nucléaires. Une situation que nous ne devrions pas rencontrer cette année, même si la production reste sous tension.
Et concernant le risque de vague de froid ?
Le froid est évidemment un élément qui augmente la consommation énergétique. Plus il fait froid, plus les français se chauffent et plus l'approvisionnement est sous tension.
Pour l'instant, les prévisions saisonnières n'envisagent pas de grandes anomalies thermiques pour l'hiver 2021-2022 sur la France. Selon Météo-France, le trimestre octobre-novembre-décembre s'annonce "normal" du point de vue des températures.
Une légère tendance au froid semble tout de même se dessiner pour décembre, confortée par le risque de décrochage de l'air froid en provenance d'Arctique, en raison d'une faible circulation du vortex polaire. Décembre pourrait être le mois le plus froid de l'hiver, avec de potentiels épisodes de neige en plaine et de grand froid.
A contrario, les signaux montrent davantage de douceur en janvier, avec une circulation d'ouest plus classique. Idem pour le mois de février. Des indications qu'il faut prendre encore avec beaucoup de prudence et qu'il faudra confirmer d'ici là.