Confinement : une accalmie pour la biodiversité

Alors que le Covid-19 demeure une expérience malheureuse pour l’Homme, la biodiversité, elle, semble tirer profit du confinement. Voilà donc une conséquence heureuse de la pandémie qui nous conduit d’ailleurs à reconsidérer notre rapport aux éléments du vivant.

oiseaux
États Unis : 63% des sites naturels protégés sont affectés par la pollution sonore selon une étude de 2017.

Tous les habitants des villes ont pu remarquer que la faune reprenait ses aises en se réappropriant un espace délaissé par l’Homme. Cette incursion des espèces s’observe sur terre mais également en mer. Les mammifères marins n’ont en effet pas manqué de remarquer la forte diminution du trafic maritime et l’arrêt soudain des activités nautiques de loisirs. On a ainsi pu observer la présence inhabituelle de dauphins au port de Sardaigne ou encore le retour de poissons à Venise.

Et sur terre, les exemples sont aussi légion ! Outre les oiseaux nous offrant leurs plus belles sérénades, de nombreuses espèces sauvages occupent désormais des espaces insoupçonnés : des canards vagabondent dans les rues parisiennes, des ragondins nagent dans la Seine ou encore un loup flâne sur les pistes de ski à Courchevel. A l’étranger, les animaux ne sont pas en reste avec notamment des centaines de singes retrouvés dans une ville thaïlandaise, des cerfs dans des villes japonaises et des dindes sauvages à San Francisco !

Pollution sonore : des écosystèmes fortement altérés

La forte baisse des nuisances sonores induite par le confinement de la population profite immanquablement à la nature. Et pour cause, la pollution sonore résultant des activités humaines (urbanisation et échanges commerciaux) génère un bruit quasi permanent dans les villes qui altère l’équilibre des écosystèmes en étouffant les sons émis par la faune. Or ces sons permettent aux espèces de communiquer entre elles, et constituent un aspect fondamental pour leur reproduction.

Par exemple, les oiseaux émettent des signaux vocaux pour se repérer en vue de se reproduire, mais aussi pour chasser leurs proies, communiquer avec leurs progénitures, ou encore alerter en présence de prédateurs.

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Bruitparif a mesuré une diminution d’environ 80% des émissions sonores en Ile-de- France.

Face aux bruits camouflant les cris de reconnaissance des animaux, la faune est contrainte de s’adapter. Ainsi, les oiseaux émettent des sons plus forts ou plus aigus pour se faire entendre jusqu’à s’époumoner. Mais d’autres décident de se résigner à ne plus émettre de son tant le bruit dû notamment aux voitures est élevé, et vivent reclus en « se confinant ». Dans tous les cas, leur reproduction est fortement compromise.

Une reconnexion avec la nature

L’expérience du Covid-19 met en lumière un confinement qui, jusqu’alors, a toujours subsisté : celui de la faune. Quand l’Homme se confine, le confinement des espèces sauvages semble se lever. Serait-il possible de parvenir à une alternative dans cette dualité néfaste ? En tout état de cause, la pandémie actuelle conduit à s’interroger sur le rapport que l’Homme entretient avec la nature. Et il est indéniable que le « progrès » qui escorte nos vies modernes, aussi extraordinaire soit-il, a relégué la nature.

Nous verrons si cette lumière faite sur la biodiversité est prise en considération sur le long terme pour lutter contre son érosion. Un sujet crucial qui sera d’ailleurs traité lors de la 15e réunion de la conférence des parties (COP 15) à la convention sur la diversité biologiques, initialement prévue en octobre prochain à Kunming (Chine) mais finalement reportée en 2021 en raison de la pandémie actuelle.

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