Comment le Népal a-t-il réussi à régénérer ses forêts ?
Sans programmes planifiés de reboisement à grande échelle, un rapport de la Banque mondiale de 1979 a averti que les forêts des collines du Népal pourraient en grande partie disparaître d'ici 1990 en raison de l'utilisation intensive des ressources. Mais la situation a nettement évolué ces dernières années.
Au cours des années 1970, le Népal a été confronté à une crise environnementale. Les forêts sur ses pentes ont été dégradées en raison du pâturage du bétail et de la collecte de bois de chauffage, ce qui a entraîné une augmentation des inondations et des glissements de terrain.
Puis, dans les années 1980 et 1990, le gouvernement du Népal a commencé à réévaluer ses pratiques de gestion forestière au niveau national, ce qui a conduit à une loi forestière historique en 1993.
Cette législation visait à céder les forêts domaniales aux groupements forestiers communautaires. Le résultat de cette gestion communautaire, selon une récente recherche financée par la NASA, a été un quasi-doublement du couvert forestier dans ce petit pays montagneux.
L'évolution des forêts du Népal
Entre 1992 et 2016, le couvert forestier du pays a considérablement augmenté, passant de 26 % à 45 %. La majeure partie de la croissance des arbres a eu lieu dans des villages de moyenne altitude dans les collines entre l'Himalaya et les plaines du Gange.
Avant la loi de 1993, qui a initié ce reboisement, les ressources forestières étaient intensivement exploitées (pâturages et bois de chauffe, essentiellement), ce qui entraînait leur dégradation.
La gestion des forêts après la loi de 1993
Dans le cadre de la gestion communautaire des forêts, les gardes forestiers ont travaillé avec des groupes communautaires pour créer des plans décrivant comment ils pourraient développer et gérer les forêts.
Bien que les gens extraient des ressources des forêts, telles que des fruits, des médicaments et des aliments pour le bétail, les groupes communautaires ont limité le pâturage et l'abattage des arbres, ainsi que les récoltes de bois de chauffage.
Dans de nombreuses forêts communautaires, la gestion active a permis aux arbres de repousser naturellement sur les collines, mais des efforts ont été nécessaires pour planter des arbres dans les zones à basse altitude, qui étaient largement dépourvues de végétation.
Une forêt communautaire, appelée Devithan ou Sacred Grove, n'avait que 12 % de couvert forestier en 1988, mais est passée à 92 % en 2016.
Actuellement, les forêts communautaires occupent environ 2,3 millions d'hectares - environ un tiers du couvert forestier du Népal - et sont gérées par plus de 22 000 groupes forestiers communautaires comprenant 3 millions de ménages.