Climat : vers une nette augmentation des sécheresses éclairs ! Faut-il tirer la sonnette d'alarme ?
Une récente étude menée par des chercheurs de l'Université de l'Oklahoma a révélé que le réchauffement climatique devrait augmenter la fréquence des "sécheresses éclairs", particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, causant de sérieux risques pour les terres agricoles.
Une nouvelle étude nous met en garde contre les effets du réchauffement climatique sur les risques de sécheresse, et en particulier le risque de "sécheresse éclair". Ces dernières, également connues sous le nom de "flash drought" en anglais, se développent rapidement et de manière inattendue.
Contrairement aux sécheresses traditionnelles qui se développent lentement sur une longue période, les sécheresses éclairs se caractérisent par une détérioration rapide des conditions de sécheresse, souvent en quelques semaines ou mois seulement.
Ces sécheresses éclairs peuvent avoir des conséquences graves sur les systèmes agricoles et écologiques, car elles peuvent entraîner des pertes de récoltes importantes et des impacts négatifs sur les écosystèmes.
Dans cette étude, les chercheurs étudient comment le changement climatique influencera la fréquence des sécheresses éclairs et le risque pour les terres agricoles à l'échelle mondiale.
L'Europe, continent le plus exposé
Pour y parvenir, les scientifiques de l'Université de l'Oklahoma ont utilisé des données provenant de six modèles climatiques globaux (CMIP6) pour quantifier le développement des sécheresses éclairs dans le passé. Ils ont utilisé plusieurs indicateurs tels que l'évapotranspiration, l'humidité du sol et le stress évaporatif.
Les résultats de cette réanalyse ont montré que les modèles CMIP6 capturaient globalement de manière précise les caractéristiques climatologiques des sécheresses éclairs. Les chercheurs ont donc pu valider la capacité de ces mêmes modèles à représenter le développement des sécheresses éclairs dans les scénarios futurs.
Quelque soit le scénario climatique futur étudié, une nette augmentation de l'occurrence des sécheresses éclairs est modélisée à l'échelle mondiale d'ici la fin du XXIe siècle. Les plus fortes augmentations sont projetées en Amérique du Nord et en Europe.
Par exemple, en Amérique du Nord, le risque de sécheresses éclairs devrait augmenter de 1,5 fois d'ici 2100, passant de 32% en 2015 à 49% en 2100. En Europe, une augmentation de 1,7 fois est prévue dans le scénario d'émissions le plus extrême, passant de 32% à 53% par an.
Des impacts sur les rendements agricoles
En ce qui concerne les risques pour les terres agricoles, l'étude révèle que la superficie des terres cultivables affectées par les sécheresses éclairs devrait augmenter à l'échelle mondiale dans tous les scénarios futurs. Cette augmentation est plus nette dans les scénarios associant une utilisation accrue des combustibles fossiles et un forçage radiatif plus élevé.
Selon les chercheurs, les sécheresses éclairs se développent en raison du déficit de précipitations et de la demande évaporative accrue. Les projections montrent que, globalement, les quantités annuelles de précipitations devraient augmenter dans de nombreuses régions d'ici la fin du XXIe siècle. Cependant, dans certaines régions à forte occurrence de sécheresses éclairs, telles que l'Amazonie ou la péninsule ibérique, une diminution notable des précipitations est attendue, ce qui entraînera une augmentation de l'occurrence des sécheresses éclairs.
L'augmentation du risque de sécheresse éclair dans un climat en évolution aggrave la fréquence d'un grand nombre d'impacts (perte de rendement agricole, incendies de forêt, vagues de chaleur, etc.), ce qui peut avoir des conséquences particulièrement néfastes dans les régions où la perte rapide de rendement agricole peut déstabiliser l'économie régionale...