2020 sera-t-elle l'année la plus chaude jamais enregistrée en France ?
Après avoir connu les deux premiers tiers de l'année les plus chauds jamais enregistrés, il semble de plus en plus probable que 2020 prendra la 1ère place du classement, devant 2018 et 2014. À moins que ce dernier trimestre se situe largement en-dessous des normales de saison...
Depuis le début de l'année, les records de chaleur s'enchaînent mois après mois. Il y a d'abord eu février qui a pris le 2ème rang des mois de février les plus chauds depuis 1900, puis avril qui a pris la 3ème place des mois d'avril les plus chauds derrière 2007 et 2001. Et puis arriva l'été avec ses 4 vagues de chaleur dont celle de début août avec une vigilance rouge sur 15 départements du nord du pays sans oublier celle de la mi-septembre où la France a alors connu son après-midi le plus chaud pour cette période de l'année avec quelque 200 records mensuels battus ce jour-là soit plus d'une station météo française sur 3 !
Cette exceptionnelle série de mois les plus chauds pourrait être remise en cause en octobre, mais ce changement sera-t-il suffisant pour rétrograder l'année 2020 à la deuxième place ?
L'année 2020 largement en tête au 30 septembre
Avec une température moyenne nationale de 14,95°C sur la période s'étirant du 1er janvier au 31 août, la France a connu ses deux premiers tiers de l'année les plus chauds depuis le début des mesures en 1900. Avec un écart à la normale de +1,72°C, ils devancent ainsi 2003 (+1,4°C) et 2018 (+1,36°C). Dans les régions de la moitié nord, sur la période janvier-août, c'est l'année 2018 qui était la plus chaude jusqu'à cette année tandis qu'au sud, c'est 2003 qui restait la référence mais 2020 vient donc la surclasser.
Cette année 2020 s'inscrit dans la lignée du deuxième semestre de 2019 : la France connaît ainsi une série de 16 mois consécutifs avec une température moyenne supérieure aux normales, c'est tout simplement du jamais vu depuis le début des relevés.
Avec une température moyenne en septembre également au-dessus des normes (+1,7°C), l'avance de 2020 sur 2018 a ainsi augmenté. La moyenne atteint désormais 15,4°C au 30 septembre, soit 1,75°C de plus que la moyenne des 9 premiers mois de l'année.
Avec de telles valeurs, il faudrait que le trimestre octobre-novembre-décembre connaisse un excédent thermique inférieur à 0,5°C par rapport à la normale ou autrement dit "un écart inférieur à +0,5°C" pour que 2020 ne devienne pas l'année la plus chaude en France. Si un tel écart reste évidement possible, la probabilité est néanmoins relativement faible dans le contexte de douceur récurrente que l'on connaît.
Fraîcheur en octobre : passagère ou durable ?
Et elle est d'autant plus faible que les tendances saisonnières pour la fin d'année n'annoncent pas de grand renversement. Ce mois d'octobre pourrait néanmoins mettre fin à la série des 16 mois consécutifs plus chauds que la normale. En effet, les derniers scénarios vont en ce sens et indiquent un déficit thermique de l'ordre de -0,5°C à l'échelle nationale. Au passage, les précipitations s'annoncent largement excédentaires sur tout le territoire, après un début de mois déjà très arrosé.
Novembre 2020 devrait en revanche renouer avec une certaine douceur. Un puissant anticyclone devrait se positionner des Açores à la Méditerranée, repoussant alors les dépressions vers le nord de l'Europe. L'excédent de température afficherait autour de +0,5°C.
Dans la lignée de novembre, le dernier mois de l'année devrait connaître le même type de blocage avec des précipitations dans les moyennes. Les températures se situeraient également proches des normales ou jusqu'à +0,5°C dans les régions de l'est.
Ainsi, avec ces projections qui font globalement unanimité au sein des différents modèles météorologiques, il semble quasiment acquis que 2020 sera l'année la plus chaude en France depuis au moins 1900. Réponse définitive dans quelques semaines...