Vague de chaleur, canicule : vers un été particulièrement chaud ?
Alors que cette semaine est marquée par le premier épisode de chaleur de la saison, les dernières tendances saisonnières semblent indiquer que ce n’est que le début d’une longue série. Explications et projections dans cet article.
Et de 3 ! Ce mercredi est le 3ème jour de chaleur consécutif à l’échelle nationale, c’est-à-dire avec une température moyenne supérieure à 25°C l’après-midi. Si aucun record n’est battu cette semaine, les températures se situent tout de même jusqu’à 10°C au-dessus des normales. Il faut même remonter à mai 1998 pour trouver une séquence de jours de chaleur plus longue un début mai, c’était à l’époque du 10 au 14 mai. Cette chaleur assez inhabituelle est-elle le présage d’un été remarquablement chaud voire caniculaire ?
Un été dans la continuité du printemps…
Chose peu fréquente, les météorologues s’accordent cette année sur les tendances saisonnières de l’été. Tous annoncent un trimestre juin-juillet-août plus chaud et plus sec que la normale. En effet, les modèles de simulation de l’atmosphère utilisés pour établir les tendances à très long terme sont unanimes depuis leur dernière actualisation. Ainsi, le modèle européen, le plus utilisé par les prévisionnistes, prévoit un mois de juin chaud voire très chaud avec un excédent de l’ordre de +1,5 à +2°C. Ce même excédent pourrait dépasser +2 à +2,5°C en juillet et s’établir entre +1,5 et +2°C le mois suivant.
Qui dit chaleur en été, dit aussi soleil. Et qui dit soleil, dit souvent absence de précipitations. Ce sera le cas en juin et en juillet avec un déficit de l’ordre de -20 % tandis qu’il pourrait être moins prononcé en août, concernant essentiellement l’est du pays. Sans surprise, les pluies devraient être conditionnées aux orages car avec l’omniprésence des hautes pressions, les perturbations pluvieuses s’annoncent rares. De plus, les précipitations sous orages sont souvent synonymes de cumuls très hétérogènes. L’ensoleillement sera quant à lui excédentaire sur tout le pays.
Mais gare aux gouttes froides !
Outre des tendances unanimes, les statistiques plaident également en faveur d’un été chaud voire très chaud. Sur les trois débuts d’année plus secs que celui que nous connaissons cette année, deux ont été suivis par des étés également secs mais aussi très chauds voire caniculaires : c’était en 2011 et en 1976. Mais gare aux dépressions "surprises" comme ce fut le cas l’été dernier… Alors qu’il avait été prévu chaud par les modèles météo, il s’est avéré beaucoup plus contrasté en raison des gouttes froides, ces petites dépressions avec de l’air froid en altitude. Ce sont elles d’ailleurs qui avaient occasionné les terribles inondations en Allemagne, faisant 187 morts dans la vallée de l’Ahr à la mi-juillet.
Ce genre de situation ne peut être prévu par les modèles saisonniers, d’où la prudence à adopter avec les tendances à plusieurs mois dont leur fiabilité ne dépasse pas les 60 %. Même chose avec les canicules. Car si un été est prévu plus chaud que la normale, il ne s’accompagne pas nécessairement de périodes caniculaires, comme ce fut le cas en 2019. Aujourd’hui encore, ces phénomènes extrêmes ne sont prévisibles qu’une semaine à l’avance. À suivre donc !