Une cyclogenèse explosive se profile en milieu de semaine prochaine
Les modèles de prévisions entrevoient depuis plusieurs jours le retour de l'agitation pour la semaine prochaine. Elle pourrait conduire à une cyclogenèse explosive sur l'Europe de l'ouest avec une possible forte tempête. Explications.
Le courant jet est très ondulé depuis des semaines et amène en Europe un enchaînement de creux avec de l'air très froid, généralement d'origine polaire. Entre ces périodes froides, quelques moments plus doux ou en tous cas moins froids parviennent à nous concerner.
Ces intermèdes sont propices à la formation d'orages ou de giboulées, à l'image de ce que nous avons connu ces derniers jours. Puis rapidement, de grands fronts froids se forment et traversent le pays avec des pluies et des chutes de neige accompagnées de vents parfois fort. La récente dépression Arwen qui a généré une forte tempête sur les îles britanniques en est un parfait exemple. Dans les prochains jours, il y en aura d'autres avec un impact moindre avant la formation d'une nouvelle dépression bien plus virulente prévue entre mardi et mercredi. Elle pourrait alors apparaître par cyclogenèse explosive.
Ce sont les Britanniques qui doivent suivre la trace de cette tempête avec l'apparition d'une "bombe météorologique" alors qu'ils se remettent encore des ravages causés par Arwen. Plus d'un million de foyers avaient été privés d'électricité. Tout cela au milieu d'un environnement glacial qui a laissé des chutes de neige à des hauteurs inhabituelles et un coup de vent avec des rafales allant jusqu'à 160 km/h. Les vagues ont également atteint 11 mètres dans le Firth of Forth écossais.
Son creusement rapide est surprenant
Aujourd'hui, plusieurs modèles de prévision montrent une autre tempête à fort impact secouant l'archipel britannique et peut-être les pays d'Europe occidentale entre mardi et mercredi prochain. La principale différence avec Arwen serait la vitesse de sa formation. Dimanche, elle commencera à apparaître au large de la côte nord-est des États-Unis et aux premières heures de lundi, sa pression commencera à diminuer à 1012 hPa. C'est à partir de ce moment que l'incertitude augmente. Pour l'heure, notre modèle de référence ce même lundi matin donne déjà l'orage en son centre à 1000 hPa puis la nuit suivante à 960 hPa. Cela signifierait une baisse de 52 hPa en moins d'une journée ! Quelque chose d'exceptionnel.
Un cyclone (ou une dépression) a une genèse explosive - d'où son nom - lorsqu'il présente une baisse de pression de plus de 20 hPa en 24 heures aux moyennes latitudes, et des sous-multiples sont également valables, soit 10 hPa en douze heures par exemple. Si l'apparition soudaine de cette tempête se confirme, il ne serait pas nécessaire de se faciliter la tâche avec les seuils. Il faut maintenant attendre de voir si cette prévision se confirme même si cela ne semble pas être un scénario minoritaire. Parmi les différentes options envisagées par le modèle européen, la disposition qui l'emporte tout entière est celle-ci, avec la tempête à l'ouest des îles britanniques. Il y en a d'autres moins extrêmes et certains qui la creusent à peine, mais ils sont minoritaires.
Les îles britanniques en ligne de mire, et la France ?
Parler de zones d'incidence est encore délicat à ce stade. Malgré tout, si ce que le modèle européen envisage aujourd'hui se confirme, le vent et la pluie ou les chutes de neige très intenses concerneront l'archipel britannique, mais aussi une grande partie de la côte atlantique européenne, y compris la France. Les rafales de vent pourraient alors s'avérer tempétueuses dans le nord-ouest, et notamment de la Bretagne aux Hauts-de-France, dépassant largement les 100 km/h. A suivre de près...