Tendances saisonnières : l'hiver sera-t-il doux et humide ou le froid va-t-il s'imposer durablement ?
À trois semaines du début de l'hiver météorologique, que nous réserve le trimestre décembre-janvier-février ? Dans la lignée de novembre, douceur et humidité vont-ils se maintenir ou le froid parviendra-t-il à s'installer ?
S'il faudra patienter jusqu'au 22 décembre cette année pour entrer officiellement en hiver sur le calendrier, ce sera le cas dès le vendredi 1er décembre d'un point de vue météorologique pour être au plus près du cycle solaire et pour faciliter les calculs des données statistiques. Alors que 2023 est pourrait devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée en France, ces prochains mois vont-ils être en mesure d'apporter un peu de fraîcheur ou de froid ?
Ou au contraire, cet hiver va-t-il détrôner celui à cheval sur 2019 et 2020 qui détient jusque-là la palme de l'hiver le plus chaud en France depuis le début des mesures en 1900 ? Tout est possible même si une tendance assez nette semble se dégager et pencher en faveur de la douceur. Le dernier hiver plus froid que la normale remonte à 2012-2013. Depuis, ils ont tous supérieurs aux normales de saison, un signe supplémentaire, s'il en fallait, du réchauffement climatique.
Décembre 2023, le mois le plus doux de l'hiver ?
Selon toute vraisemblance, décembre s'annonce comme le mois le moins froid du prochain trimestre... Avec un flux orienté à l'ouest-sud-ouest, c'est un véritable défilé de perturbations atlantiques qui est attendu. Les précipitations s'annoncent ainsi excédentaires de l'Atlantique jusqu'au nord-est tandis que le pourtour méditerranéen sera un peu à l'écart du flux perturbé. Dans cette configuration, des coups de vent ou tempêtes seront possibles alors que les températures afficheront un excédent de l'ordre de +1,5 à +2°C.
Si ce flux ne sera pas favorable à l'enneigement des stations de montagne situées à basse voire à moyenne altitude, une bonne nouvelle peut toutefois être tirée de cette tendance pour la fin d'année : le recul de la sécheresse qui va se poursuivre. Après une deuxième partie d'automne fortement pluvieuse (sauf près de la Méditerranée), le remplissage des nappes phréatiques va continuer et ainsi permettre d'aborder le printemps prochain avec une sérénité qui aura fait défaut ces dernières années.
Vers une fin d'hiver un peu plus normale
Après un début d'hiver dans une grande douceur, le bimestre janvier-février devrait renouer avec des températures un peu plus proches des normales de saison. En effet, le flux alternera entre l'ouest et le nord-ouest, avec à la clé un mercure tant tôt relativement doux et tant tôt plus frais voire froid. Dans ces conditions, les précipitations pourront se produire sous forme de neige à basse altitude, une bonne nouvelle pour l'ensemble de nos stations de montagne. Par moments, il n'est également pas exclu que les flocons s'invitent jusqu'en plaine...
Du côté des chiffres, les anomalies de températures afficheront entre +0,5°C et +1,5°C en janvier comme en février. Ainsi, dans sa globalité, cet hiver 2022-2023 pourrait se situer en moyenne 2°C au-dessus des normales... Les précipitations, quant à elles, seront légèrement excédentaires près de l'océan et sur les versants des reliefs exposés à l'ouest durant le mois de janvier. L'excédent sera plus faible mais aussi plus uniforme en février. Cette humidité récurrente pourrait finir par poser des problèmes sur le front des crues et des inondations. À suivre...