Tendance à long terme : une vague de froid est-elle encore possible ?
Alors que cet hiver devrait finir sur la 1ère marche des hivers les plus doux en France, une période de grand froid est-elle encore possible en mars ? Éléments de réponse avec les prévisions à un mois.
C’est ce que l’on appelle « une saison sans », sans froid et sans neige… Bref, une année sans hiver ! Voilà comment pourrait être résumé le dernier trimestre décembre-janvier-février correspondant à l’hiver météorologique. Et ce ne sont pas les stations de montagne situées à moyenne altitude qui diront le contraire car en dessous de 1800 mètres, pratiquer le ski relève quasiment de la mission impossible.
Quant aux prochaines semaines, doit-on ou peut-on craindre encore l’arrivée du froid ? D’un point de vue purement statistique, les vagues de froid les plus importantes ont été observées par le passé entre la fin du mois de décembre et le début du mois de février. Mais parfois, elles peuvent s’avérer tardives.
Ce fut notamment le cas en 2013 où une tempête de neige s’abat dans la moitié nord les 11 et 12 mars, avec à la clé la 1ère vigilance rouge neige-verglas en Normandie où les congères atteignent près de 2 mètres. Le 13 mars, en raison des sols enneigés, les températures s’abaissent jusqu’à -18°C dans les Yvelines. Même constat entre le 17 et le 21 mars 2018 avec jusqu’à 20 cm de neige dans le Val-d’Oise mais aussi au début du mois de mars 2006 avec de fortes gelées généralisées et jusqu’à 10 cm de neige à Poitiers et même 45 cm à Belfort et Mulhouse !
Une fin février toujours aussi douce
Une fois ce constat réalisé, place aux prévisions. Et celles qui nous emmènent jusqu’à la fin du mois de février, à partir de ce week-end des 22 et 23/02 et jusqu’au dimanche 1er mars, ne s’annoncent pas réellement différentes des semaines passées… Après un week-end doux et allures printanières pour les deux tiers sud, les perturbations océaniques renoueront avec le chemin de la France. Elles traverseront ainsi le pays la semaine prochaine, n’épargnant que les Pyrénées et les régions méditerranéennes. Dans un flux orienté à l’ouest, les températures se situeront en moyenne 2 à 3°C au-dessus des normales de saison, en particulier l’après-midi tandis que la limite pluie-neige en montagne s’établira le plus souvent au-dessus de 1600 à 1800 mètres d’altitude.
Durant la semaine du 2 au 8 mars, la douceur devrait rester d’actualité même si elle pourrait être moins prononcée qu’au cours des jours précédents. Ainsi, les valeurs se situeront souvent 1 à 2°C au-dessus des normales, pas plus. Côté ciel, avec le retour probable de l’anticyclone, s’étirant alors des Açores jusqu’à l’Europe centrale, un temps nettement plus sec devrait s’installer. Peu ou pas de précipitations à attendre durant cette période avec également un soleil assez généreux, attention toutefois à la présence de brouillards ou de nuages bas qui pourraient avoir du mal à se dissiper par endroits.
Un début de printemps dans la continuité ?
Selon les derniers scénarios, les conditions météo ne devraient pas connaître de bouleversement à l’approche de la mi-mars. C’est une véritable barrière anticyclonique qui continuera ainsi à dominer très largement, depuis la Péninsule Ibérique jusqu’à la Russie. De cette manière, les dépressions n’auront d’autre choix que de circuler bien plus au nord, entre l’Islande et la Scandinavie. Au cours de cette période allant du 9 au 15 mars, les précipitations se feront donc très discrètes sur l’ensemble du territoire tandis que le mercure se situera 2°C en moyenne au-dessus des normales de saison.
Au cours de la semaine suivante s’étalant du 16 au 22 mars et qui coïncidera au début du printemps sur le calendrier (le vendredi 20 mars), la récurrence anticyclonique pourrait bien se maintenir avec ainsi un temps toujours plus sec que la normale. De même, les températures resteront supérieures aux valeurs dites de saison. Si ces tendances venaient à se confirmer, la fin de saison pour les stations de montagne serait ainsi compliquée avec non seulement un manque de neige naturelle mais aussi une douceur persistante ne permettant pas l’utilisation des enneigeurs à moyenne altitude.