Suite de l'hiver : une vague de froid est-elle possible en 2022 ?
Alors que des records de douceur sont battus en ces derniers jours de 2021, l’hiver est-il déjà plié ou une vague de froid peut-elle encore se produire ces prochaines semaines ? Éléments de réponses dans cet article.
Au début du mois de décembre, les stations de sports d’hiver se réjouissaient d’un début de saison "exceptionnel" grâce à des quantités de neige importantes, rarement observées à cette période de l’année. Malheureusement, la donne a bien changé depuis avec une douceur record pour ces derniers jours de 2021, la barre des 15°C étant franchie jusqu’à 1500 mètres d’altitude. Il faut même monter jusqu’à 4000 mètres pour retrouver des températures négatives !
Conséquence, la neige a bien fondu et est même en train de totalement disparaître en Auvergne, dans le Jura et les Vosges. En plaine aussi, des records ont été battus avec parfois plus de 20°C l’après-midi soit un niveau digne d’un mois d’avril… Les valeurs de la nuit sont également restées très élevées, comme à Perpignan, qui a connu sa nuit la plus douce de l’hiver depuis le début des relevés météo en 1924, avec une température minimale de 16,9°C ! Alors l’hiver est-il (déjà) derrière nous ou peut-il encore nous réserver des périodes de froid et de neige ?
Grande douceur fin décembre = froid assuré en janvier ?
Avant de se projeter avec les dernières tendances saisonnières, regardons ce qui a pu se produire par le passé. Actuellement, l’indicateur thermique national affiche autour de 16°C, soit environ 10°C de plus que les normales de saison. Depuis 1947, cette moyenne calculée sur la période entre Noël et le Nouvel an a dépassé la barre des 10°C à 16 reprises. Or, pour ces 16 années, il y a eu une vague de froid débutant en janvier ou en février suivant à 8 reprises, soit un cas sur deux. Ce fut le cas après les mois de décembre 1947, 1955, 1959, 1978, 2002, 2009, 2012 ou encore 2017.
Parmi toutes ces dates, on retrouve notamment la vague de froid qui a touché la France après une fin d’année particulièrement douce en montagne : c’était en 1959. Il faut en effet remonter jusqu’à fin décembre 1959 pour retrouver des températures aussi élevées en altitude avec de 15 à 16°C à 1500 mètres d’altitude, soit le même niveau que celui atteint en cette fin d’année. Pourtant une quinzaine de jours plus tard, une masse d’air polaire déboulait sur le pays avec des valeurs de l’ordre de -15°C à moyenne altitude… Soit un différentiel de 30°C !
Même constat au cours de l’hiver 2002-2003 avec cette fois, des températures sous abri plus élevées d’un ou deux degrés que celles que nous connaissons actuellement. Or, une véritable vague de froid s’installe du 4 au 13 janvier avec notamment une tempête de neige surprise qui paralyse l’Île-de-France et la Champagne le 4 avec des embouteillages monstrueux qui se forment à la rentrée des vacances. Quelques jours plus tard, le froid devient particulièrement marqué avec des températures souvent comprises entre -5 et -10°C, et même jusqu’à -12°C à Lyon et -14°C à Reims.
Un mois de janvier moins froid qu’initialement envisagé
Alors qu’en sera-t-il pour ces prochaines semaines ? Une vague de froid digne de son nom est-elle envisagée ? Selon les derniers scénarios, janvier devrait s’avérer moins froid que décembre dans sa globalité (les fortes gelées de la mi-décembre avaient chuter la moyenne avant la douceur de la fin du mois). Cela va ainsi dans le sens des tendances saisonnières où nous vous indiquions que décembre pourrait être le mois le plus froid de l’hiver. Pas de grand froid en vue donc pour janvier qui pourrait même s’avérer plus doux qu’initialement envisagé avec un écart à la normale légèrement positif.
Quant au moins de février, la prévision n’a pas bougé avec un flux d’ouest à sud-ouest récurrent, synonyme d’une grande douceur. La pluie sera également très présente et largement excédentaire, une bien mauvaise nouvelle pour les stations de sports d’hiver de basse et de moyenne altitude qui pourraient souffrir d’un sérieux manque de neige tôt dans la saison. Un hiver gris donc plutôt qu’un hiver blanc… À suivre et à confirmer !