Ski en février : vers des vacances à la montagne compromises en raison du manque de neige ?

La période froide qui s’est étirée du 7 au 21 janvier a laissé sa place à une douceur de plus en plus marquée. Durant ces deux semaines marquées par des gelées parfois fortes, les chutes de neige n’ont pas été particulièrement abondantes en montagne. Pourtant, la plupart des stations en aurait bien eu besoin en raison d’un enneigement naturel un peu faible en ce début d’année, surtout à basse et moyenne altitude mais aussi sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne. Et la perspective des prochaines semaines n’est pas du tout réjouissante…

Un enneigement d’ores et déjà déficitaire

Alors que les vacances de février se rapprochent, l’enneigement de nos massifs est actuellement inférieur à la normale. Dans les Vosges comme dans le Jura, la couche de neige naturelle est quasi-nulle sur les versants nord comme sur les versants sud. Les dernières chutes de neige (environ 5 cm) remontent au 16 janvier. Depuis, les différentes perturbations pluvieuses ont tendance à lessiver la neige, rendant la tâche des stations difficile pour tenter de conserver quelques pistes ouvertes.

Dans le Massif central, la situation est un peu moins tendue avec entre 10 et 20 cm mesurés à proximité des sommets mais là aussi, la couche de neige est régulièrement lessivée par les pluies. Les derniers flocons sont tombés vendredi dernier en Auvergne avec une couche d’une dizaine de centimètres. Du côté des Pyrénées, l’enneigement est quasi-nul en dessous de 1500 mètres. Il atteint 40 à 60 cm à 2000 mètres en versant nord et dépasse le mètre au-dessus de 2500 mètres. La situation évolue toutefois rapidement en raison de la douceur de plus en plus marquée en ce milieu de semaine.

Les conditions d’enneigement sont nettement plus favorables dans les Alpes du Nord avec souvent plus de 50 cm mesurés à 1500 m en versant nord, jusqu’à 80 cm dans le Beaufortain. Le mètre est dépassé à 2000 m et jusqu’à 3,10 voire 3,30 mètres observés dans les massifs du Mont-Blanc et du Chablais notamment. Plus au sud, la situation est moins favorable. Si les massifs du Thabor, du Pelvoux et du Queyras s’en sortent bien (30 à 50 cm à 1500 mètres et localement plus d’un mètre à 2000 m), il faut monter au-dessus de 1800 à 2000 m pour retrouver de la neige dans le Mercantour.

Aucune chute de neige d’ici le début des vacances ?

Pour espérer voir tomber les flocons en montagne, il va falloir se montrer patient voire très patient. Au cours des prochains jours, les perturbations de faible activité concerneront essentiellement la moitié nord, apportant ainsi des précipitations (sous forme de pluie) uniquement sur les Vosges et le Jura. Vendredi, un autre front pourrait également concerner le Massif Central et le nord des Alpes. S’il s’agira de pluie en Auvergne, quelques flocons de neige pourront tomber sur les Savoies, au-dessus de 2000 mètres d’altitude.

La semaine prochaine devrait être marquée par un net renforcement de l’anticyclone, ce qui aura pour conséquence la mise en place d’un temps sec (et souvent ensoleillé) sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, la douceur s’annonce largement prédominante, avec souvent 15°C ou plus en cours de journée. Si les matinées resteront relativement fraîches, il faudra monter assez haut en altitude pour retrouver des gelées matinales. Dans ces conditions, il sera difficile de faire fonctionner les enneigeurs.

Et selon les derniers scénarios, cette tendance pourrait bien se maintenir durant la première décade de février, soit jusqu’au début des vacances d’hiver prévu le 10 février pour la zone C. La fiabilité est d’ailleurs bonne, ce qui constitue une bien mauvaise nouvelle pour les professionnels de la montagne. Après un début de saison parfois difficile, la suite s’annonce donc délicate pour les stations de basse et de moyenne altitude…