Que se passe-t-il avec le courant-jet polaire sur l'Europe ? La semaine prochaine s'annonce chaotique !
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Au cours des prochains jours, le courant-jet polaire modifiera son comportement autour du continent européen, augmentant l'amplitude de ses ondulations et apportant quelques talwegs et dépressions isolées en altitude jusqu'à l'Espagne.
Au cours de la dernière semaine, les dépressions atlantiques ont été les protagonistes incontestées de la situation météorologique, aussi bien sur la péninsule Ibérique que sur une grande partie de l'Europe. Garoe, Éowyn, Herminia et Ivo illustrent parfaitement l'intensité qu'ont atteinte ces dépressions durant cette seconde quinzaine de janvier, alimentées par un courant-jet polaire très puissant et des contrastes thermiques exceptionnels dans l'Atlantique Nord.
Un jet polaire plus ondulé : effets possibles
Ivo, la dernière dépression, désormais en fin de vie mais affectant encore les abords de la péninsule, s'est révélée légèrement différente des précédentes. Son développement a été rapide, mais moins explosif que celui de ses prédécesseures. Cependant, elle a eu un impact plus direct sur la péninsule et provoqué une baisse des températures plus marquée après le passage de ses fronts, en raison de sa trajectoire plus méridionale. Cela s'inscrit dans une dynamique atmosphérique qui commence à évoluer.
Également connu sous le nom de jet stream, il s'agit d'un canal de vents très forts en forme de tube qui passe à environ 9-16 km au-dessus de la surface de la Terre. Il peut être vu comme une rivière où l'air s'écoule à des vitesses de 100 à 250 km/h, sur des milliers de kilomètres de long mais seulement quelques kilomètres de large.
Le courant-jet polaire commence à onduler et poursuivra cette tendance dans les prochains jours. Il ne perdra pas nécessairement de vitesse sur l’ensemble de son parcours, car il restera très puissant au-dessus de l’Atlantique, mais il deviendra beaucoup plus irrégulier, dessinant de larges ondulations qui favoriseront la formation de vastes dorsales aux hautes latitudes, tandis que des talwegs et des dépressions isolées en altitude pourront descendre bien plus au sud. Bien que ce schéma soit déjà perceptible ces jours-ci, il prendra une importance plus marquée sur notre continent au cours de la semaine prochaine.
Plus de froid et moins de pluie
Dans cette situation, les dépressions qui nous affecteront désormais seront plus faibles, non seulement sur la péninsule, mais aussi sur le reste du continent, tout en circulant plus au sud. Les vents forts ne feront plus la une de l’actualité et les précipitations seront plus localisées et moins persistantes.
Un exemple se présentera ce dimanche avec l’arrivée d’une faible dépression en altitude, qui apportera quelques précipitations irrégulières ainsi qu’un peu plus de neige sur les reliefs.

Néanmoins, une baisse des températures minimales nocturnes se produira, donnant lieu à des gelées plus ou moins généralisées qui, en zone de montagne où le sol est enneigé, pourront être localement marquées, aussi bien ces prochains jours que la semaine prochaine. Il reste à voir si, à moyen terme, une descente d'air froid pourrait se produire dans notre région, ce qui est probable avec ce type de configuration synoptique.
Le blocage se renforcera-t-il au cours de la semaine prochaine ?
L'une des caractéristiques de cette situation est que de nombreux scénarios envisagent l'ascension de dorsales anticycloniques vers des latitudes plus élevées, rendant probable la formation d'un puissant anticyclone de blocage en fin de semaine au nord du continent. Celui-ci ralentirait le flux d'ouest à ces latitudes et l'obligerait à circuler de manière plus irrégulière, aussi bien au nord qu'au sud.
Cela favorisera un flux rétrograde qui entraînera de l'air glacial vers l'est de l'Europe et l'est du bassin méditerranéen, où les gelées s'intensifieront nettement à partir de mercredi.
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En revanche, si ce scénario se maintient suffisamment longtemps, des masses dépressionnaires et de l'air froid pourraient également atteindre notre région. Il faudra donc surveiller de près cette nouvelle configuration qui, pour l'instant, nous tiendra à l'écart des dépressions atlantiques, mais qui, à moyen et long terme, pourrait favoriser d'autres situations météorologiques typiquement hivernales.
La situation s’éloignera d’un schéma classique de circulation d’ouest et deviendra, par conséquent, plus difficile à prévoir sur l’ensemble du continent.