Prévisions saisonnières : poursuite de la sécheresse cet automne ?
L'automne météorologique débutera dans quelques jours et la principale question est de savoir s'il pleuvra suffisamment pour inverser une situation toujours très critique sur le front de la sécheresse en France...
Il est d'ores et déjà classé comme le deuxième été le plus chaud après 2003. L'été 2022 (qui n'est pas encore terminé) restera dans les mémoires pour ses vagues de chaleurs précoces, intenses et multiples. Il restera surtout en mémoire pour sa sécheresse exceptionnelle, avec le mois de juillet le moins pluvieux de toute l'histoire contemporaine en France.
Cette sécheresse qui perdure, et s'aggrave même, risque-t-elle de se poursuivre dans les prochains mois ? Alors que la saison automnale débutera le 1er septembre en météorologie (officiellement le 23 septembre), il est intéressant de se pencher sur la prévision saisonnière de ces trois prochains mois, lesquels seront déterminants pour le début de la recharge des nappes.
Un mois de septembre estival ?
Les tendances saisonnières sont des prévisions probabilistes établies à l'aide de modèles météorologiques à très long terme. Ces modèles ne permettent pas de déterminer le détail des conditions météo pour tel ou tel jour, mais ils s'efforcent à dégager une tendance sur les moyennes climatiques attendues mensuellement.
Ces tendances sont établies pour les températures moyennes et les précipitations. De nombreux modèles existent, du modèle de Météo-France à celui du Centre Européen de Prévisions, en passant par le modèle américain de la NOAA. Ces modèles complètent l'observation (état du système climatique global, anomalies de chaleur des océans) qui sont également des paramètres à analyser pour obtenir une tendance fiable.
Concernant le mois de septembre, dans la continuité du mois d'août, les dernières tendances envisagent la poursuite de conditions plus chaudes que la normale. Une grande partie de l'Europe de l'Ouest, dont la France, resterait concernée par un temps le plus souvent anticyclonique.
Les anomalies de températures prévues au sol sont de l'ordre de +1 à +2°C sur presque tout le pays. De chaudes journées pourront donc encore être observées. Concernant les précipitations, les modèles sont plus timorés, en particulier pour le quart Sud-Est du pays où il est difficile d'établir une tendance. Ailleurs, il se dessine tout de même une anomalie inférieure aux normales saisonnières (donc moins de précipitations que la normale).
Un début d'automne assez peu humide
Pour le mois d'octobre, la moyenne des prévisions table encore sur la poursuite de conditions plus chaudes que la normale. L'anomalie serait probablement tout de même moins marquée qu'en septembre (de l'ordre de +1°C sur une grande partie Est du pays, plutôt +0,5°C sur l'Ouest).
Pour les précipitations, le signal majoritaire entrevoit toujours des conditions plus sèches que la normale, sans réelle distinction géographique. Ce signal est toutefois peu marqué, ce qui signifie qu'on devrait tout de même avoir quelques perturbations.
Enfin, concernant le mois de novembre, les modèles envisagent pour l'heure un mois plutôt proche des normales saisonnières. Il faut dire qu'avec l'échéance qui s'éloigne, les anomalies ont tendance à être lissées dans le temps. Cette prévision doit donc être confirmée.
Globalement, les températures seraient à peine supérieures aux moyennes saisonnières (+0,5°C) et les précipitations seraient toujours déficitaires (de l'ordre de -20%).
En conclusion, même si les prévisions saisonnières doivent être interprétées avec prudence, elles ne sont pas de nature à rassurer sur la situation de la sécheresse en France, avec un début d'automne qui serait doux (voire chaud) et encore trop peu arrosé.