"Patate" anticyclonique durable : quelles conséquences en France ?
Depuis plusieurs jours, un puissant anticyclone protège le pays des perturbations atlantiques. Cette situation s’annonce durable puisqu’aucun changement n’est pour l’heure attendu dans les 10 prochains jours avec à la clé, un temps calme, des températures hivernales et une qualité de l’air dégradée.
C’est ce que l’on appelle dans le jargon des météorologues une "patate" anticyclonique ! Ce terme ressort lorsque des hautes pressions s’installent en prenant une forme allongée et plus ou moins arrondie, ressemblant alors à une pomme de terre, d’où ce terme de "patate" anticyclonique… Et c’est ce que nous vivons actuellement, après les intempéries du début de semaine dans le sud-ouest. Parmi les conséquences de cette situation : un temps calme et sec s’est installé, les perturbations étant rejetées en direction du nord de l’Europe.
Anticyclone d’hiver n’est pas synonyme de ciel clair…
Qui dit hautes pressions, dit en général temps ensoleillé. Et pourtant, ce n’est pas systématiquement le cas, et particulièrement en hiver alors même que votre baromètre indique "beau temps". Cela s’explique par l’origine maritime de la masse d'air. Or, en automne et en hiver, le soleil n'est pas suffisamment puissant pour dissiper cette humidité qui est présente dans les basses couches de l'atmosphère. Ainsi, la grisaille et les brouillards sont fréquents et persistent parfois une grande partie de la journée, notamment dans les vallées du sud-ouest, le val de Saône ou encore la Sologne.
À l’inverse, ces nuages bas qui sont plaqués au sol par des pressions très élevées (parfois proches de 1040 hPa) ne concernent par les montagnes. Celles-ci émergent au-dessus de cette "mer" de nuages et profitent ainsi de conditions très ensoleillées. Même chose pour les régions méditerranéennes où mistral et tramontane dégagent bien le ciel du matin au soir. Ces prochains jours, la grisaille gagnera un peu de terrain dans l’ouest, si bien que seules les montagnes et le sud-est seront baignés de soleil.
Autre conséquence de ce puissant anticyclone d’hiver : la dégradation de la qualité de l’air. En effet, celle-ci est qualifiée de "mauvaise" depuis plusieurs jours entre les Hauts-de-France et la région parisienne. Avec un vent quasi-nul et des hautes pressions qui agissent comme un couvercle, les particules fines sont piégées dans les basses couches de l’atmosphère. La concentration en particules PM10 ou PM2.5 est ainsi localement forte, rien de comparable toutefois avec la situation de décembre 2016. L’Île-de-France connaissait alors son épisode de pollution le plus intense et le plus long depuis au moins 10 ans.
Des gelées parfois fortes au lever du jour
Si en été le soleil est synonyme de chaleur, en hiver c’est plutôt l’inverse. Car en l’absence de couverture nuageuse, les températures sont en chute au cours de la nuit pour atteindre leur valeur minimale au lever du jour. Ainsi, dans les régions où il n’y a pas de brouillards ou de grisaille, les gelées peuvent s’avérer marquées, à l’image de ces derniers jours dans le Lot, la Corrèze ou le Var avec jusqu’à -7 voire -8°C observés sous abri.
En cours de journée, la situation s’inverse grâce au soleil qui vient réchauffer l’atmosphère alors que dans le même temps, les températures plafonnent dans les régions où les stratus ne parviennent pas à se dissiper. Ainsi, les valeurs maximales peuvent rester bloquées l’après-midi à seulement 1 ou 2°C dans le val de Saône et les vallées de sud-ouest ou quand les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets…