Météo : un coup de froid est-il encore possible ces prochaines semaines ? Que montrent nos cartes ?

Après plusieurs années difficiles en raison de températures négatives apparaissant entre la fin mars et le début du mois de mai, le risque semble nettement plus limité pour ce printemps 2025. On fait le point sur les dernières prévisions.
Ces dernières années à la même époque, arboriculteurs, viticulteurs et autres cultivateurs étaient sur le qui-vive en raison de l'arrivée imminente d'un gel tardif particulièrement préjudiciable. Avec des températures s'abaissant jusqu'à -5°C sous abri, ils s'apprêtaient à se mobiliser pour tenter de protéger leurs arbres et leurs cultures en utilisant différentes méthodes telles que l'aspersion ou les bougies.
Cette année, ils sont pour l'instant nettement plus sereins car la situation actuelle n'est pas comparable à celles des années précédentes à la même époque. Par ailleurs, les dernières prévisions sont plutôt optimistes. Mais tout risque doit-il être pour autant totalement écarté ?
Une végétation parfois en retard cette année
Au rayon des bonnes nouvelles de ce printemps, la végétation est un peu moins en avance par rapport aux années précédentes. Si l'hiver a été plus doux que la normale, il n'y a pas eu un fort ensoleillement et les températures n'ont pas atteint des sommets en février, comme ce fut le cas quelques semaines avant les épisodes de gel tardif en 2019, en 2021 ou encore en 2022.

Ainsi, la végétation est nettement moins vulnérable à un éventuel coup de froid tardif cette année. Si elle est légèrement en avance par rapport à la normale dans le sud et l'est du pays, cette situation n'est en rien comparable avec celle des années précédentes. Cette année, elle accuse même un léger retard en Normandie, en Bretagne ou encore dans les Pays-de-la-Loire.
Mi-février, les satellites montraient une végétation très en avance sur >80% de . Depuis, les 20°C ont été atteints dans plusieurs pays : aujourd'hui, lavance est probablement de 10 à 20 jours. Les variétés précoces (abricot, amande, pêche...) sont dorénavant sensibles au gel. pic.twitter.com/n0cjozPUVD
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) March 11, 2025
Par ailleurs, la France a connu ces derniers mois une récurrence de flux océanique assez remarquable, à tel point que les crues et les inondations ont été fréquentes (hormis vers le Roussillon) et que le soleil est particulièrement avare. Dans ces conditions, les flux continentaux qui pourraient apporter des périodes de temps froid ou de gel ne parviennent pas à se mettre en place, et c'est tant mieux !
Aucune période froide prévue à long terme ?
Outre le constat fait à partir des éléments passés et de la situation actuelle, les signaux sont également au vert en se projetant vers le futur. Selon les derniers scénarios délivrés par les différents modèles de prévision numérique, aucune période froide digne de ce nom n'est prévue. Quelques gelées blanches pourraient se manifester dans l'est en fin de semaine. Le risque de voir des températures s'approcher du 0°C s'étendra durant le week-end.

Ainsi, dimanche matin, les thermomètres s'établiront entre -2 et 0°C sous abri du centre-ouest aux frontières de l'est, un niveau non-exceptionnel pour une fin mars. Pour débuter le mois d'avril, un redoux pourrait s'opérer, s'accompagnant de conditions anticycloniques potentiellement un peu plus durables. Cette tendance pourrait d'ailleurs se maintenir en première décade.
De plus, avec l'allongement de la durée du jour, la probabilité de gel va logiquement diminuer de manière naturelle au-delà de cette échéance. Cette année, si les intempéries ont encore causé bien des soucis aux agriculteurs dans de nombreuses régions, le gel tardif devrait fort heureusement les épargner...