Météo des prochains mois : et si l’été était brûlant ?
Le modèle européen vient de révéler ses dernières actualisations pour la tendance saisonnière de l’été. Sécheresse et fortes chaleurs récurrentes pourraient ainsi dominer au cours du trimestre juin-juillet-août. Explications et décryptage.
Après un mois de mars nettement plus humide que la normale, on pensait que le risque de sécheresse majeure pour cet été allait s’éloigner. Mais au regard des dernières tendances saisonnières révélées par l’un des principaux modèles en la matière, l’européen ECMWF, la situation pourrait bien se tendre rapidement. Après un mois de mai potentiellement orageux, les signaux pour la période s’étalant du 1er juin au 30 septembre et couvrant donc l’été météorologique, sont clairs avec une chaleur marquée et un manque accru de précipitations…
De la chaleur, beaucoup (trop) de chaleur…
La dernière mise à jour du modèle rendue publique le 5 avril dernier annonce un trimestre juin-juillet-août nettement plus chaud et plus sec que la normale. Selon elle, le mois de juin sera chaud avec un excédent thermique de l’ordre de +1 à +1,5°C par rapport à la normale de référence calculée sur la période 1991-2020. Ce même excédent pourrait dépasser +1,5 à +2°C en juillet et s’établir entre +1 et +1,5°C le mois suivant. L’année dernière à la même période, les excédents annoncés par ce modèle étaient équivalents à ceux-là, et on sait ce qu’il s’est passé ensuite…
Qui dit chaleur en été, dit aussi soleil. Et qui dit soleil, dit souvent absence de précipitations. Ce sera le cas en juin, particulièrement entre l’ouest et le nord-est du pays. En juillet, le manque de pluie sera généralisé tandis qu’en août, il pourrait particulièrement concerner les deux tiers nord. Les rares précipitations devraient ainsi être conditionnées aux orages car avec l’omniprésence des hautes pressions, les perturbations pluvieuses s’annoncent rares. Rappelons tout de même que les précipitations sous orages sont synonymes de cumuls très hétérogènes. L’ensoleillement sera quant à lui excédentaire sur tout le pays.
L’imprévisibilité des gouttes froides
Si l’été prochain s’annonce chaud voire très chaud, c’est en raison de la récurrence de flux de secteur sud à sud-ouest. Ils seront dirigés par de petites dépressions avec de l’air froid en altitude et qui, selon le modèle ECMWF, viendront s’isoler dans les parages des Açores. Il s’agit des fameuses gouttes froides dont leur positionnement exact sera la clé de la tendance de l’été puisqu’en fonction de leur évolution, les conséquences ne seront pas les mêmes… En effet, si ces dépressions venaient à stationner au large du Portugal, en étant donc suffisamment éloignées de la France pour ne pas apporter un temps chaotique mais suffisamment proche tout de même pour qu’un flux de sud se mette en place sur le pays, les conditions pourraient ainsi rapidement devenir caniculaires.
Cette situation ressemblerait ainsi beaucoup à celle vécue mi-juin 2022 avec des températures qui s’étaient emballées au-delà des 40°C dans de nombreuses régions. Pour l’heure, c’est ce scénario qui est privilégié par le modèle européen mais gare à l’imprévisibilité des gouttes froides. Elles pourraient aussi très bien remonter sur le proche Atlantique, comme dans les parages de la Bretagne, par exemple. Dans ces conditions, le flux serait plutôt orienté au secteur ouest-sud-ouest avec de l’air chaud présent dans le sud et l’est et des valeurs de saison dans le quart nord-ouest sous un ciel plus menaçant. À suivre lors des prochaines réactualisations…