Intempéries : une nouvelle situation explosive la semaine prochaine ?
Quelques heures après la fin d’un violent épisode d’intempéries dans le sud-est, la situation météo du début de semaine prochaine est d’ores et déjà surveillée de près en raison de conditions propices à la mise en place de forts orages.
Après les violents incendies en août, voici le mois de septembre et ses épisodes méditerranéens. Après l’Hérault le 3 septembre, l’Aude le 8, ce fut au tour du Gard d’être balayé mardi dernier par de violents orages dont certains stationnaires ont occasionné des inondations exceptionnelles. Dans chaque situation, les mêmes causes ont provoqué les mêmes effets avec la présence d’une goutte froide à l’origine de la formation de ces cellules orageuses. Caractérisées par des pluies intenses voire diluviennes, les cumuls ont atteint localement des niveaux records, eux-mêmes à l’origine d’une réaction des cours d’eau et donc d’inondations. Après un court répit en cette fin de semaine, la situation va de nouveau se dégrader à partir de mardi avec la crainte de nouvelles intempéries dans les régions du sud-est.
Incertitudes sur le positionnement des gouttes froides
Parmi les modèles de simulation de l’atmosphère utilisés pour établir les prévisions, il y en deux principaux qui sont considérés comme les plus faibles et les plus précis à moyen terme : il s’agit des modèles américain (GFS) et européen (ECMWF). C’est à partir de leurs données que sont donc établies les prévisions avec un indice de confiance plus ou moins élevé. En début de semaine prochaine, la fiabilité devient mauvaise car ces deux modèles sont en total désaccord et en raison de la présence de nouvelles gouttes froides, ces petites dépressions avec de l’air froid en altitude qui compliquent en général la prévision en raison de leur petite taille et de leur volatilité.
Après un week-end ensoleillé dans le sud-est et plus partagé ailleurs, une goutte froide va donc s’approcher de notre pays, circulant probablement du golfe de Gascogne dimanche soir vers les Baléares mardi puis le sud de l’Espagne jeudi. Ce scénario proposé par le modèle GFS semble le plus fiable, à l’inverse du modèle ECMWF qui propose des scénarios très différents d’une actualisation à l’autre. Toutefois, à cette échéance, la fiabilité reste limitée et il convient donc de suivre attentivement l’évolution des cartes de prévisions sur notre site internet et sur notre application.
Pour l’heure, il est envisagé une nette dégradation par le sud-ouest en soirée de lundi, avant la mise en place d’un épisode méditerranéen la nuit suivante et persistant possiblement jusqu’au mercredi inclus. Avec un vent de sud-est bien établi, la zone la plus touchée pourrait se situer entre l’Aude et les Cévennes, en passant par le Languedoc et la Provence. Impossible en revanche de donner d’éventuels cumuls à cette échéance tant les incertitudes restent nombreuses. Quoiqu’il en soit, la situation est d’ores et déjà sous surveillance active par les services météo.
Les semaines se suivent et se ressemblent...
Ce nouvel épisode d’intempéries prévu la semaine prochaine intervient après plusieurs passages orageux parfois marqués. Le dernier en date qui est aussi celui qui a été le plus violent a touché le département du Gard mardi dernier. Le Vaunage, cette plaine située entre Nîmes et Sommières, a reçu près de 300 mm de pluie en à peine 3 heures, avec à la clé des inondations exceptionnelles touchant une soixantaine de communes et submergeant notamment l’autoroute A9. Si les dégâts sont importants, le bilan humain est en revanche miraculeux puisqu’aucune victime n’a été recensée, d’autant que plusieurs personnes avaient été portées disparues durant quelques heures.
Ces épisodes méditerranéens ou cévenols ne sont pas inédits dans ces régions. Bien au contraire, ils font partie intégrante du climat de ces régions mais avec le réchauffement climatique, une intensification des fortes précipitations et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts sont observées. Ainsi, entre 1961 et 2015, les maximas annuels des cumuls de pluies quotidiens ont augmenté de 22 %, une tendance qui devrait se poursuivre et s’accentuer au cours des prochaines années selon les dernières modélisations du climat.