Intempéries : pourquoi les orages sont-ils si inquiétants en Méditerranée ?
Alors que l’Hérault et le Gard ont été placés en vigilance rouge dans l’après-midi de mardi, la catastrophe a été évitée de justesse. De nouveaux orages sont encore craints ces prochaines heures, mais pourquoi inquiètent-ils autant ?
En raison d’un "épisode orageux stationnaire exceptionnel sur l’Hérault et l’ouest du Gard" mardi après-midi, une vigilance rouge a été activée durant quelques heures sur ces deux départements. Prévue pour durer jusqu’en fin de soirée, elle a finalement été levée dès 19h, l’orage stationnaire s’étant évacué plus tôt que prévu. Mais le risque n’est pas encore redevenu nul puisque de nouvelles cellules vont se développer ces prochaines heures, laissant craindre de nouvelles inondations alors que l’automne météorologique vient à peine de débuter…
Un mois de pluie en l’espace de quelques heures
Avec des cumuls atteignant une centaine de millimètres en moins de 3 heures à Sommières (Gard) ou Prades-le-Lez (Hérault) et même de 150 à 180 mm localement à la frontière entre ces deux départements, le Languedoc a vécu ce mardi après-midi son premier gros épisode orageux de la saison. Stationnaire durant quelques heures, cette puissante cellule orageuse a fini par s’évacuer lentement vers la mer, peu après le déclenchement de la vigilance rouge. Il aurait fallu une ou deux heures de plus pour que la situation dégénère franchement avec des inondations importantes.
Les crues sont finalement restées modérées, à l’image du Lez qui a débordé jusque dans Montpellier. Sa cote est ainsi passée de 0,63 mètre à la mi-journée à 1,39 m peu après 15h. Des dégâts un peu plus importants ont été observés dans le secteur de Saint-Gély-du-Fesc où l’orage a provoqué quelques inondations, coupant plusieurs routes. Le faux plafond d’un supermarché s’est également effondré sans faire de blessé. Dans cette partie de l’Hérault, c’est l’équivalent d’un mois à un mois et demi de pluie qui est tombé.
Des cellules isolées mais parfois stationnaires
Si le risque a ensuite faibli en début de soirée, de nouvelles cellules orageuses se sont développées dans la nuit, en particulier sur l'agglomération de Nîmes. Ainsi, le Gard est repassé en vigilance rouge à 2h du matin et jusqu'à 6h. Après une nouvelle accalmie en matinée, le risque orageux reprendra de la vigueur au cours de l'après-midi de mercredi qui ressemblera fortement à la journée d’hier. En effet, au fil des heures, les orages vont se multiplier et pourront s’accompagner ponctuellement de phénomènes violents tels que des chutes de grêle ou de puissantes rafales de vent. Mais surtout, ces cellules pourront à nouveau prendre un caractère peu mobile voire stationnaire, notamment entre la fin d’après-midi et la soirée. Comme la veille, les cumuls pourront alors dépasser les 100 mm en peu de temps, laissant craindre des ruissellements, des accumulations d’eau voire des inondations. Le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et la Drôme semblent être les départements les plus exposés.
Cette nouvelle journée à risques se produit dans un contexte particulier. Alors que la mer Méditerranée affiche une température plus chaude que la normale de 2 à 3°C et après un été exceptionnellement sec, tous les signaux sont au rouge pour que la situation dégénère dans une atmosphère instable. L’orage d’une intensité exceptionnelle qui a balayé la Corse le jeudi 18 août dernier en est un parfait exemple. Avec des cellules de petite envergure mais potentiellement très violentes, les modèles de prévision ne parviennent pas forcément à les prévoir avec précision, d’où la plus grande vigilance à adopter dans ce type de situation…