Arrivée de la neige en plaine : c’est pour bientôt ?
Alors qu’une nette baisse des températures s’est produite après le passage de la tempête Aurore, avec notamment l’arrivée de la neige en montagne, doit-on craindre (ou espérer) l’arrivée prochaine des flocons jusqu’en plaine ? Analyse et explications dans cet article.
Si nous sommes qu’au milieu de l’automne, certains ont hâte de voir la neige tomber chez eux. C’est encore plus le cas pour les montagnards et les professionnels du tourisme de la montagne qui attendent avec impatience l’arrivée de l’or blanc synonyme généralement d’un début d’activités imminent, d’autant plus que la saison dernière a été inexistante en raison de l’épidémie de COVID-19, entre confinements, couvre-feux et restrictions de circulation.
Cette année, les premiers flocons sont tombés en faible quantité sur les reliefs alpin et pyrénéen entre le 3 et le 4 octobre, de quoi blanchir les paysages dès 1800 mètres d’altitude. Rien à voir toutefois avec la situation vécue à l’automne 2020 où d’importantes quantités de neige - parfois plusieurs dizaines de centimètres - étaient tombées jusqu’à moyenne altitude dès le 25 septembre. Une situation relative rare qui ne s’était plus produite depuis 2007 et qui avait laissé place ensuite à un excellent enneigement au cours de l’hiver 2020-2021.
Vers un début de saison compliqué en montagne ?
Si quelques flocons de neige sont tombés ce jeudi sur les Alpes du Nord et les Pyrénées après le passage de la tempête Aurore avec cette masse d’air plus froid qui s’est installée, l’hiver n’est pas encore à nos portes. Certes, les températures vont poursuivre leur baisse jusqu’en début de week-end mais avec dans le même temps, le retour de l’anticyclone, si bien que c’est le soleil qui dominera en montagne comme sur tout le territoire. Ce changement de configuration météorologique sera temporaire puisque les perturbations atlantiques retrouveront le chemin de la France dès dimanche soir et pour quelques jours. En effet, l’anticyclone pourrait bien re-revenir en milieu de semaine prochaine ! Pas de doute, nous sommes bien en automne, une saison connue pour ses changements de temps fréquents et parfois brutaux…
Quid du mois de novembre ? Avec des températures souvent supérieures aux normales de saison selon les derniers scénarios proposés par les modèles saisonniers, il va probablement falloir se montrer patient… L’hiver pourrait bien ne pas être précoce cette année même si, avec un flux d’ouest, la douceur devient moins forte en novembre et la neige peut alors s’inviter en altitude, en particulier sur les Alpes et les Pyrénées. En tous cas, le risque de voir l’or blanc tomber jusqu’en plaine est quasi-nul pour cette année, avec un régime de temps océanique qui ne s’y prêtera pas…
De la neige en plaine parfois avant la Toussaint !
Et pourtant, par le passé, les premiers frimas de l’hiver se sont parfois manifester très tôt dans la saison ! La dernière fois n’est pas si lointaine, c’était en 2018. Du 26 au 29 octobre, la France connaissait alors un pic de froid remarquable avec des records mensuels de températures maximales très basses pour la saison. Il ne faisait pas plus de 8°C l’après-midi à Quimper, 4°C à Saint-Girons (Ariège) ou encore 5,5°C à Toulouse ! Des chutes de neige se sont également produites en plaine du 28 au 30. Elles ont affecté le Massif central puis le nord-est et le centre-est avec généralement de 2 à 5 cm en plaine voire 12 cm à Liart (Ardennes). Les hauteurs ont atteint 9 cm à Aurillac (Cantal), 12 cm au Puy-en-Velay (Haute-Loire), 13 cm à Ussel (Corrèze), 17 cm à Saint-Étienne (Loire) ou encore 18 cm à Château-Chinon (Nièvre) et même de 30 à 45 cm dès 1000 mètres d’altitude !
D’autres épisodes neigeux précoces ont pu se produire par le passé dès la fin du mois d’octobre, comme en 2008 du Perche à la Sologne avec 4 cm mesurés à Laval (Mayenne) et 5 cm dans l'Orne le 30. Même situation le 28 octobre 2012 cette fois-ci du côté de Grenoble avec une neige lourde et collante qui tombe en abondance jusqu'en plaine. Résultat : une couche de l’ordre de 35 cm et plusieurs milliers de foyers privés d’électricité ! Au cours du XXème siècle, ces épisodes de neige en plaine quelques jours avant la Toussaint étaient bien plus fréquents, comme en 1922 avec des chutes de neige intenses en Bretagne, Normandie et région parisienne du 26 au 31 et à la clé, une catastrophe ferroviaire sur la ligne Paris-Brest, à Châtelaudren (Côtes-d’Armor) avec un terrible bilan de 16 morts et 35 blessés.