Chute des températures : une vague de froid est-elle encore possible ?
Après une première quinzaine de janvier exceptionnellement douce, le froid revient. Gelées matinales et températures maximales inférieures aux normales sont attendues. Une vague de froid reste-t-elle d’ailleurs possible pour la suite de l’hiver ?
Cette année, l’hiver souffle le chaud… et le froid ! Alors qu’il avait débuté avec des températures particulièrement basses, la première quinzaine de décembre s’étant avérée être la plus froide depuis 2010, voilà qu’une période de douceur hors norme s’est installée le 18 décembre pour ne prendre fin que le 16 janvier ! Au passage, les 15 premiers jours de janvier ont établi un nouveau record de douceur depuis le début des relevés météo. Désormais, c’est le froid qui est en train de s’installer avec un flux de secteur nord-ouest, rabattant de l’air polaire sur le pays. Les températures sont même repassées en dessous des normales de saison dans certaines régions !
Jusqu’à -10°C attendus en fin de semaine
Si le froid revient, il ne s’annonce pas exceptionnel. En clair, nous n’allons pas vivre de vague de froid au cours des prochains jours même si le ressenti pourra parfois surprendre. Ce mercredi matin va ainsi marquer le retour des gelées quasi-généralisées, tout en restant de faible intensité. En cours de journée, les maximales seront à la traîne dans l’est avec rarement plus de 3°C en moyenne. Avec le retour de l’anticyclone en fin de semaine, le froid va s’accentuer. Le ciel dégagé la nuit et la présence de neige au sol dans certaines régions vont ainsi favoriser la baisse du mercure nocturne. Jeudi et vendredi matin, les minimales pourront s’abaisser jusqu’à -10°C en plaine entre le Massif Central et les régions de l’est. Ailleurs, il fera souvent entre -3 et 0°C sous abri.
Au cours du week-end, le froid sera plus homogène avec des valeurs de l’ordre de -6 à -2°C au réveil. Les minimales seront parfois plus basses à proximité des reliefs et à basse altitude. L’après-midi, les températures peineront à remonter et ce, malgré l’ensoleillement. Ainsi, elles resteront parfois négatives entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Ce temps froid, non exceptionnel pour la saison, devrait se maintenir la semaine prochaine. Comme en décembre, ce mois de janvier aura ainsi été radicalement différent en première et en deuxième quinzaine.
Quid du froid en février et en mars ?
Après la période froide prévue en deuxième quinzaine de janvier, des vagues de froid sont-elles encore possibles en février ou en mars ? Selon les données climatologiques accumulées depuis les années 1900, le risque de vague de froid à l’échelle nationale après le 15 février est rare et tend même à devenir nul avec le changement climatique. La dernière période que l’on a pu qualifier de "vague de froid" à cette période de l’année date de 2018 avec seulement 3 jours de froid intense. Le 28 au matin, le mercure descend parfois jusqu’à -18°C à Mourmelon-le-Grand (Marne). Le même jour, certaines villes bretonnes connaissent leur jour sans dégel le plus tardif jamais observé.
Même constat en 2005 avec une vague de froid plus longue. Elle s’était précisément étalée du 22 février jusqu’au 2 mars. De nombreux records de froid pour un mois de mars avaient même été battus le 1er avec notamment -15°C à Romorantin, -13°C à Poitiers, -12°C à Bergerac ou encore -9°C à La Rochelle. En 1971, l’hiver revient en force du 4 au 8 mars. C’est la seule vraie vague de froid qui ait débuté en mars, donc en dehors de l’hiver climatologique, depuis le début des relevés météo. Les minimales se sont alors abaissées jusqu’à -19°C à Luxeuil, -14°C à Saint-Etienne, -10 °C à Bordeaux et Cannes ou encore -9°C à Paris.
Connaître une vague de froid d’ici la fin de l’hiver reste donc possible. Seulement, les dernières tendances saisonnières ne vont pas en ce sens, avec des anomalies de températures positives prévues en février et en mars. Si quelques périodes froides pourront toujours se produire, le risque de vivre une période de froid intense, durable et étendu est très faible pour la suite de l’hiver. Contrairement à ce qui était encore modélisé il y a quelques semaines, nous nous acheminons donc vers le 10ème hiver consécutif plus chaud que la normale…