José David Díaz, agronome : « Le mildiou fait des ravages dans les vignobles, dans certaines zones la perte est totale »
L'agronome José David Díaz met en garde contre les graves conséquences du mildiou sur les vignobles cette saison, avec des dommages importants et des pertes totales dans de nombreuses parcelles touchées.

L'actualité viticole peut se résumer ainsi : « Le mildiou a fait des ravages dans les vignobles ; dans certaines régions, les pertes sont totales ». Cette année, la saison viticole a été marquée par un ennemi silencieux, parfois oublié, mais mortel : Plasmopara viticola, plus connu sous le nom de mildiou, un champignon dévastateur qui a gravement affecté les vignes dans différentes régions du sud de l'Espagne, en particulier à des moments critiques de la saison viticole.
Qu'est-ce que le mildiou ?
Le mildiou est une maladie cryptogamique causée par un champignon qui affecte principalement la vigne. Il se manifeste par des taches jaunes sur la face supérieure des feuilles, appelées taches d'huile, et par un mycélium blanc sur la face inférieure.
Cette maladie se développe dans des conditions d'humidité élevée et de températures douces, et sa propagation peut être explosive si elle n'est pas contrôlée à temps. L'infection se produit par les stomates des feuilles et, une fois à l'intérieur de la plante, le champignon se développe rapidement, surtout en cas de pluies fréquentes et de pulvérisations persistantes.
Une saison critique due à une combinaison de facteurs météorologiques
La saison viticole 2025 a été particulièrement virulente en raison d'une combinaison de facteurs météorologiques qui ont favorisé l'apparition et la propagation du mildiou. Le printemps a été plus humide que d'habitude, avec plusieurs épisodes de pluie suivis de journées chaudes, et cette alternance a créé un microclimat idéal pour l'infection et la dissémination du champignon.
De plus, de nombreux producteurs ont été surpris par la rapidité de la première attaque, le mildiou étant apparu en force plus tôt que prévu. Dans de nombreuses parcelles, les conditions d'une « infection primaire » étaient réunies à la fin du mois d'avril, alors que les traitements préventifs annuels habituels n'avaient pas encore été entamés, ce qui a donné lieu à une course contre la montre pour tenter d'arrêter l'avancée du champignon.
#Campo | Viticultores de Montilla-Moriles se muestran preocupados por que la plaga de mildiu dañe sus cosechashttps://t.co/dAfCnIxxBf
— Diario CÓRDOBA (@cordoba) May 21, 2025
Manque de marge de manœuvre
Cette année, lorsque les producteurs ont voulu agir, le mildiou avait déjà colonisé une grande partie du vignoble, de sorte que certains traitements sont arrivés tardivement, et dans d'autres cas, la pluie a empêché leur application au moment optimal.
Les conséquences ont été dramatiques, puisque dans certaines exploitations, en particulier dans les zones pluviales, la récolte a été totalement perdue.
Le manque de renouvellement des machines d'application et l'utilisation de produits inefficaces en raison des réglementations phytosanitaires strictes ont également joué un rôle.
Repenser la gestion des vignobles
Le cas de cette campagne a relancé le débat sur la stratégie de gestion agronomique dans le contexte du changement climatique.
Le vignoble a besoin d'une révision technique urgente. Nous ne pouvons plus compter sur la chance ou sur un programme de traitement fixe, ce qui est une idée fausse très répandue. Il faut intégrer des systèmes d'alerte, des capteurs climatiques et surtout une formation continue des viticulteurs.

À mon avis, nous devrions renouer avec les pratiques traditionnelles, comme la culture en gobelet, bien mieux adaptée aux conditions climatiques actuelles. Elle permet notamment une meilleure aération des ceps et réduit l’humidité retenue entre les feuilles et les grappes.
Des perspectives économiques inquiétantes
L'impact économique est encore en cours de quantification, car nous ne connaissons pas encore l'ampleur de l'impact fongique, mais nous pouvons avertir que la saison sera beaucoup plus faible en volume que l'année précédente.
Le mildiou a été une dure leçon. Il nous rappelle que le vignoble est vivant et que la vigilance et la prévention sont plus que jamais nécessaires. Nous ne pouvons pas nous permettre une autre année comme celle-ci.