Fin du changement d’heure : un risque pour le réchauffement climatique ?
Ce week-end, nous changeons d’heure. Cette mesure instituée pour faire des économies d'énergie pourrait être abandonnée par l’UE. Une bonne nouvelle pour notre santé mais une mauvaise pour le réchauffement climatique !
Ce dimanche, nos horloges et montres passent à l’heure d’hiver. Dans la nuit, nous devrons reculer nos pendules d’une heure : à 03h00 du matin ce dimanche, il sera 02h00 ! Bonne nouvelle donc : le passage à l'heure d'hiver nous permettra de dormir une heure de plus mais ensuite, changement d'heure oblige, la nuit tombera plus tôt à partir de dimanche. Dans un souci d'harmonisation, la date du changement d'heure est la même dans tous les pays de l'UE depuis 1998. On passe à l'heure d'été le dernier dimanche de mars et à l'heure d'hiver le dernier dimanche d'octobre.
Uniquement dans les régions tempérées
Le changement d'heure permet in fine d'adapter nos journées à un phénomène astronomique appelé "l'obliquité" : l'axe de rotation de la Terre autour du soleil ne possède pas toujours la même inclinaison. Changer l'heure en fonction des saisons nous permet de nous adapter différemment à la durée d'ensoleillement variable au sein de l'hémisphère Nord où nous vivons, au fil de l'année.
Le changement est presque uniquement utilisé dans les régions tempérées puisque ce climat a pour effet de produire de grandes variations de luminosités selon les saisons. En 1980, l’Union Européenne a introduit le changement d’heure dans l’ensemble de ses pays, à l’exception de l’Islande. L’Amérique du Nord se prête également au jeu du changement d’horaire, avec cependant un léger différé par rapport à l’Europe : au Canada par exemple, le passage à l’heure d’été se fait au deuxième dimanche de mars et le retour à l’heure d’hiver le premier dimanche de novembre.
Mauvaise nouvelle pour l’environnement
Changer d’heure, que ce soit en hiver ou en été, permettrait de réaliser des économies d’énergie : en ce qui concerne l’heure d’hiver, nous gagnons plus de lumière le matin et cela évite d’utiliser l’électricité de manière trop massive. Le but est donc de privilégier l’utilisation de la lumière naturelle plutôt que celle produite par nos ampoules. Pourtant, cette mesure fait de plus en plus débat au sein de la Commission européenne. Les économies réalisées ne seraient que très limitées et l’intérêt d’un tel changement est de nos jours remis en cause et pourrait même être abandonné.
Pourtant, le changement d'heure actuel, qui permet de faire reculer notre consommation d'électricité, est donc indirectement un bienfait pour l'environnement. Si l'heure d'été, devient notre heure permanente, celle-ci nous imposerait donc d’augmenter notre consommation d’électricité, et donc de produire davantage de CO2, un gaz favorisant le réchauffement climatique. Dans son dernier rapport sur ces émissions en France, Réseau de transport d'électricité (RTE) rapporte qu'elles sont en hausse pour la troisième année consécutive, de 20,5% en 2017 et explique que la France a davantage recours à une production utilisant du charbon ou du gaz, plus polluante.
Bonne nouvelle pour la santé ?
Avancer une heure notre montre en été, puis la reculer d'une heure en hiver, serait une épreuve pour nos organismes qui est calée sur l'heure solaire. D'ailleurs, le retour à l'heure "normale" (en hiver) serait beaucoup mieux toléré par l'organisme que le passage à l'heure d'été. Quelques études font état d'une augmentation, parfois très significative, des accidents vasculaires cérébraux et des problèmes cardiaques dans les jours qui suivent le passage à l'heure d'été.
Conserver l'heure d'été aurait l'avantage de ne pas perturber notre horloge biologique mais aussi, de favoriser les activités de plein air, le sport en particulier et, in fine, de nous faire profiter davantage de la lumière du soleil en fin de journée et de synthétiser davantage de vitamine D, vitale à notre organisme.