Comment se forme un ouragan ?
Un ouragan violent et une forte tempête tropicale en Atlantique, un monstre de super-typhon dans le Pacifique : la saison cyclonique 2018 est bel et bien lancée. Mais savez-vous comment se forme ce phénomène météo extrême ?
La saison des cyclones est à son apogée dans l’océan Atlantique. Florence a touché l’Est des États-Unis ce vendredi, Isaac rétrogradé en tempête tropicale a frappé les Antilles jeudi et le super Typhon Mangkhut a dévasté les Philippines. Enfin, plusieurs autres ondes de tempêtes pourraient également se concrétiser en systèmes nommés dans les prochains jours.
Ces phénomènes cycloniques aussi violents qu'impressionnants naissent généralement en été ou en automne, entre juin et novembre dans l'hémisphère nord et entre avril et novembre dans l'hémisphère sud. Ils se forment au-dessus des mers ou océans dans sept bassins différents : trois dans l'hémisphère sud et quatre dans l'hémisphère nord. Ces systèmes tropicaux se caractérisent par une perturbation météorologique évolutive connue sous divers noms à travers le monde : ouragan dans l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est, typhon dans le Pacifique Nord-Ouest et simplement cyclone ailleurs.
Les conditions de sa formation
Pour qu’un ouragan se développe, il faut que plusieurs conditions soient réunies : la température de l’eau doit être d’au moins 26°C jusqu’à 50 mètres de profondeur et l'humidité doit être au moins supérieure à 40%. C’est pour cette raison que le début officiel de la saison est le 1er juin, car de façon générale, l’eau atteint cette température dans le sud de l’Atlantique à cette période parce que le rayonnement solaire y est plus intense. La perturbation va alors se nourrir de cette chaleur pour se développer.
Ces ouragans ne peuvent pas se former trop près de l'équateur, car la force de Coriolis y est nulle ; un éloignement de 550 ou 600 km par rapport à celui-ci (soit 5° de latitude) est donc nécessaire. Un autre ingrédient indispensable est l’homogénéité de la vitesse et de la direction des vents en altitude (ou un faible cisaillement des vents) car pour survivre et gagner en intensité, le cœur de l’ouragan doit rester stable.
De quelle manière ?
L'eau chaude des tropiques s’évapore et rend alors l'air chaud et humide. Cet air, plus léger, va alors s'élever jusqu'à une certaine altitude (de 9000 mètres à 12500 mètres). Pendant son ascension, il se refroidit progressivement, se condense et forme des nuages. Comme le cycle se répète, les nuages sont de plus en plus grands et nombreux. Pour faire tourner sur elles-mêmes toutes ces masses d'air et de nuages, c'est la Force de Coriolis qui intervient. Celle-ci est engendrée par le mouvement de rotation de la Terre qui entraîne la masse d’air contenant les nuages et la pluie dans un mouvement circulaire, contraire au sens des aiguilles d’une montre.
Le système alors créé ne porte pas tout de suite le nom d'ouragan, cyclone ou typhon. La dénomination dépend de la vitesse des vents du système. (L'échelle de référence est l'échelle de Saffir-Simpson.) Quand les vents atteignent une vitesse d'environ 62 km/h, on parle de dépression tropicale; quand ils atteignent une vitesse supérieure à 65 km/h, il s'agit alors d'une tempête tropicale. Pour qu'une tempête tropicale se transforme en ouragan, ses vents doivent atteindre une vitesse d'au moins 117 km/h.