Astronomie : quatre petites planètes orbitent autour de l’étoile de Barnard. Pourraient-elles abriter la vie ?
Quatre petites planètes ont été découvertes autour de l’étoile de Barnard, une naine rouge proche de nous. En plus d’être une découverte particulièrement complexe, des experts s’interrogent sur la possibilité que ces mondes puissent abriter la vie.

Une équipe de chercheurs a découvert quatre nouvelles planètes en orbite autour de l’étoile de Barnard. Une découverte loin d’être simple, en raison notamment de la taille réduite de ces quatre mondes, de la distance qui nous sépare de cette étoile et de son comportement parfois variable.
Située à “seulement” 5,96 années-lumière de nous, cette étoile fait partie des plus proches de la Terre, juste après le système Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche du nôtre (à “seulement” 4,365 années-lumière). Malgré cette relative proximité, l’étoile n’est pas visible à l’œil nu, mais uniquement à l’aide de télescopes.
La découverte de quatre nouveaux mondes
C’est grâce à l’utilisation de certains des télescopes les plus innovants actuellement disponibles que les scientifiques ont pu détecter ces quatre petites planètes.
Barnard's Star in motion https://t.co/nzJpM8tPIm The 4th nearest star to our solar system at just under 6 light years, this small red dwarf star has the highest apparent motion of any star in the sky at around 10 arc secs per year. 50cm & 43cm CDKs. 2017 and 2024. RGB images. pic.twitter.com/efaFQX3QfH
— Damian Peach (@peachastro) April 17, 2024
En réalité, la présence de planètes autour de l’étoile de Barnard avait été envisagée depuis longtemps, ce qui avait donné lieu à certaines controverses, avec des observations planétaires supposées qui ont ensuite été démenties.
Des indices plus solides ont ensuite émergé grâce à ESPRESSO, un instrument ultra-sensible installé sur le Very Large Telescope au Chili. Ces nouveaux éléments ont incité les chercheurs à poursuivre leurs investigations en menant des observations plus poussées à l’aide du spectrographe MAROON-X installé sur le télescope Gemini, à Hawaï.

Le spectrographe a ensuite confirmé la présence d’une planète et a révélé trois nouveaux compagnons planétaires. Les planètes ont alors été désignées par les lettres b (le premier candidat hypothétique), c, d et e.
Les chercheurs, en utilisant la méthode de la vitesse radiale, ont mesuré de légères variations dans la lumière de l’étoile causées par l’attraction gravitationnelle des planètes en orbite. Cependant, lorsque les planètes sont aussi petites et de masse aussi faible, l’effet gravitationnel devient presque imperceptible.
Il ne faut pas oublier que les étoiles sont des objets célestes très dynamiques, et que leur activité peut provoquer des soubresauts ou des variations de luminosité capables de masquer toute éventuelle signature planétaire, déjà très faible à l’origine.
C’est précisément en raison de ces nombreuses difficultés que cette découverte est particulièrement importante pour la communauté scientifique, qui trouve là un nouvel élan dans la quête de petites planètes rocheuses.
Ces planètes pourraient-elles abriter la vie ?
À ce stade, une autre question peut naturellement émerger : ces nouveaux mondes sont-ils habitables ? Malheureusement, dans le cas de ces quatre exoplanètes, il est très peu probable qu’elles puissent accueillir la vie, en raison de leurs orbites très proches de l’étoile de Barnard. À titre d’exemple, la planète la plus proche effectue une orbite complète en un peu plus de deux jours, tandis que la plus éloignée boucle la sienne en moins de sept.
#News: How habitable are planets that orbit the most common type of stars in our Galaxy? A new study using @NASA's Chandra and @NASAHubble gives new insight into that important question by examining Barnard's Star, one of the closest stars to Earth: https://t.co/ynAFOVxAJR pic.twitter.com/3szudaljxW
— Chandra Observatory (@chandraxray) October 30, 2020
De telles révolutions rapides suggèrent des conditions de surface très chaudes, incompatibles avec la présence de formes de vie, et bien éloignées des caractéristiques de la zone habitable.
Il ne nous reste plus qu’à poursuivre la recherche de nouveaux mondes qui, cette fois peut-être, nous offriront l’incroyable surprise de ne pas être seuls dans l’univers.
Référence de l'article :
Ritvik Basant et al. 2025 ApJL 982 L1 - Four Sub-Earth Planets Orbiting Barnard's Star from MAROON-X and ESPRESSO - DOI 10.3847/2041-8213/adb8d5