Y aura-t-il encore des palmiers à Los Angeles pour les Jeux Olympiques de 2028 ?
C'est l'une des stars de la ville, et pourtant il pourrait bien rapidement disparaître... Le palmier vit peut-être ses dernières années à Los Angeles : comment expliquer ce déclin ? Par quoi pourrait-il être remplacé ?
Los Angeles, en Californie (États-Unis), possède l'une des forêts urbaines les plus diversifiées au monde, avec plus de 500 espèces de plantes, dont pas moins de 15 genres de palmiers différents ! Toutefois, ces derniers sont en déclin et menacés de disparition. Le palmier restera-t-il l'emblème de la ville pour les Jeux Olympiques de 2028 ? Rien n'est moins sûr...
La menace des nuisibles
Dans la mythique Los Angeles, les palmiers sont partout : sur le goudron, les sentiers touristiques, les aires de camping-cars, les avenues commerciales, les autoroutes ou encore Venice Beach. Considérés comme indéracinables et typiques du climat méditerranéen, ils ont été plantés à foison au siècle dernier : rien qu'en 1931 par exemple, 25.000 ont été installés en pleine ville !
Véritables stars, plus célèbres encore qu'Hollywood, ils sont pourtant pour certains en déclin, en fin de vie, ou sérieusement affaiblis, de quoi s'inquiéter pour le paysage de la ville à l'approche des JO de 2028.
Première menace pour les palmiers : un champignon indigène, baptisé fusarium oxysporum (qui se propage sur les outils des horticulteurs), qui obstrue l'acheminement des nutriments des racines vers les palmes et fait brunir l'arbre. D'autres nuisibles s'attaquent aussi aux palmiers, comme le foreur du thé, un coléoptère asiatique qui creuse des trous dans l'arbre, jusqu'à sa décapitation.
Et ce n'est pas tout ! D'ici 5 ans environ, selon les botanistes, un autre nuisible devrait atteindre la baie de Los Angeles. Il s'agit du charançon d'Amérique du Sud, une sorte de tronçonneuse sur pattes qui fait déjà des ravages à San Diego. Les larves de cet insecte dévorent en effet les noyaux des palmiers jusqu'à leur mort...
Inutiles face à la chaleur ?
Outre cette menace, les palmiers ne sont plus non plus du goût des autorités locales, preuve en est la décision prise en 2006 de limiter leur plantation et de leur préférer des arbres plus généreux en feuillage. Un aménagement urbain jugé nécessaire face à la flambée des températures et alors que l'ombre manque : d'ici 2050, les journées à 35°C seront trois fois plus nombreuses à Los Angeles.
Des arbres au feuillage touffu fourniraient donc une bien meilleure protection pendant les canicules que les palmiers, au feuillage trop haut : d'une part, l'évapotranspiration des feuilles (et la fraîcheur associée) n'a pas d'effet sur les piétons, situés trop bas, et d'autre part, ils ne donnent pas plus d'ombre qu'un vulgaire poteau téléphonique.
Or, l'ombre peut réduire le stress thermique dans le corps humain de 25 à 30% ! Autrement dit, à chaque plantation de palmier, on prive une zone de sa potentielle valeur d'ombre... Dans cette véritable chasse à la fraîcheur, il s'agit désormais de trouver des essences d'arbres capables de résister au changement climatique. Certains imaginent planter des espèces originaires de zones désertiques...
Si les marathoniens de Los Angeles 2028 vont sans doute souffrir sous un soleil de plomb, les palmiers ont en tout cas encore de beaux jours devant eux. La forêt urbaine de Beverly Hills en compte encore 20%, et leur entretien est peu coûteux : 60 dollars par an, contre 550 dollars tous les 4 ans pour une espèce plus touffue comme le camphrier... Touchés, oui, mais pas coulés ! Pour le moment...
Référence de l'article :
Planète : le crépuscule des palmiers de Los Angeles - La Tribune